The Fits
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États-Unis, 2016
De Anne Rose Holmer
Scénario : Anne Rose Holmer
Avec : Royalty Hightower
Durée : 1h12
Sortie : 11/01/2017
Toni, 11 ans, s’entraîne dans la salle de boxe de son grand frère. Elle découvre qu’à l’étage au dessus, un groupe de filles apprennent une variante très physique du hip hop, le drill. Attirée par leur énergie, leur force, leur assurance, Toni abandonne peu à peu la boxe pour la danse…
SUR LES AILES DE LA DANSE
Un premier long métrage, a fortiori issu du cinéma indépendant américain, qui n'a pas pour souci premier de répondre à toutes les questions: voilà déjà l'une des richesses de The Fits. L'Américaine Anna Rose Helmer n'a pas peur de laisser planer le doute, de ne pas définir les contours, et c'est ce qui rend ce premier film si excitant. Derrière le pitch qui ressemble à une caricature de récit d'apprentissage labellisé Sundance et qu'on aurait déjà vu des centaines de fois (ici, une gamine noire boxeuse veut se mettre à la danse), Helmer déjoue les attentes et privilégie le saut dans le vide aux confortables pantoufles du déjà vu.
1, 2, 3, 4...... The Fits s'ouvre par les respirations de son héroïne, sur son entrainement méthodique. Méthodique comme la chorégraphie maîtrisée de la boxe, méthodique comme la précision chorégraphique de la danse des filles d'à côté. Toni, 11 ans, veut troquer son bas de jogging gris contre un justaucorps pailleté. C'est un film sur le genre, mais pas seulement. Sur l'identité, mais pas seulement. Sur la danse, mais pas seulement non plus. C'est un film sur le groupe, sur sa dynamique, sur la manière dont on s'y fait une place... Et c'est un film sur tout autre chose aussi mais qu'on ne peut dévoiler dans cet article, si ce n'est que la réalisatrice, avec panache, fait un lien acrobatique entre l'image physique et le trouble de l'inconscient.
L'épure de The Fits (1h12, pas besoin de plus) laisse une large place au mystère et à l'étrangeté. Le sens du cadre, la caméra épousant les diverses chorégraphies, donnent à The Fits une grâce aérienne. Une telle audace narrative couplée à une telle maîtrise formelle font d'Anna Rose Helmer un talent à suivre de très près.
