The First Lap

The First Lap
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First Lap (The)
Cho-haeng
Corée du Sud, 2017
De Dae-Hwan Kim
Durée : 1h41
Note FilmDeCulte : ****--
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Su-Hyeon, professeur d’une école d’art privée, et Ji-young, contractuelle dans une petite entreprise de réseau, vivent ensemble depuis six ans. À sa grande surprise, Su-hyeon découvre que Ji-Young a un retard de règles; il décide d’aller retrouver sa famille. Le couple se met donc en route pour Samcheok, à l’autre bout du pays, sur la côte Est...

ESPRIT DE FAMILLE

On avait repéré le jeune Coréen Kim Dae-Hwan avec son premier film, End of Winter, projet de fin d'études qui s'est retrouvé couronné au Festival de Busan. Inégal mais plutôt prometteur, End of Winter racontait des relations familiales toxiques, passives-agressives, dans un décor de glace. The First Lap, second long métrage de Kim, pourrait être son faux-jumeau. Dans End of Winter, un repas de famille fait suite à la retraite du père, qui a une annonce fracassante à faire à ses proches : il souhaite divorcer. Dans The First Lap, Su-Hyeon et Ji-Young sont en couple, elle a un retard de règles suspect - ensemble, ils vont rendre visite à leurs familles respectives. Redite ? The First Lap, prix de la mise en scène dans la section Cinéastes du présent à Locarno, corrige en fait à peu près tous les défauts et faiblesses de End of Winter.

The First Lap débute dans une épure totale, un quotidien dénudé croqué par une caméra naturaliste. On y cause nouvelle coupe de cheveux ou adoption de chat avant qu'un possible bébé n'arrive sur le tapis - et le film est assez habile dans ce type d'effet chaud-froid. The First Lap traite lui aussi de familles toxiques, de rapports passifs-agressifs... jusqu'à parfois n'être que frontalement agressifs. Contrairement à End of Winter qui restait parfois un peu trop monocorde, The First Lap explore des tonalités plus riches, douces-amères, entre rire et malaise. Le fils s'installe, chez sa belle-famille, dans un immense fauteuil ridiculement confortable - mais rien ne sera vraiment confortable ici. Comme dans End of Winter, les célébrations ne sont que façades, les repas conviviaux une mise en scène. "Qu'est-ce que tu penses qu'il faut faire ?" demande avec candeur Su-Hyeon à son amie.

Lors d'un d'un pano drôlatique, parents et enfants se suivent, comme mécaniquement. Les jeunes héros de The First Lap envisagent plusieurs fois la fuite - probablement l'issue privilégiée par le réalisateur. L'écriture plus riche, comme on l'a dit, permet au film de varier les tons, il permet aussi d'entrer davantage dans l'intimité des personnages : aux relations glacées avec les aînés répond la tendresse entre Su-Hyeon et Ji-Young. Mais aussi l'affrontement lorsque les tensions familiales débordent sur eux. Tout ceci est un spectacle absurde qui donne le sentiment de ne jamais marcher comme il faut, comme le suggère une excellente scène en fin de film. The First Lap réussit un portrait de famille amer et délicat, qui sait saisir l'atmosphère (l'atmosphère du petit matin ou celle d'une nature froide) comme la complexité des rapports humains.

par Nicolas Bardot

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