Fille coupée en deux (La)

Fille coupée en deux (La)
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Fille coupée en deux (La)
Fille coupée en deux (La)
France, 2007
De Claude Chabrol
Scénario : Claude Chabrol
Avec : François Berléand, Marie Bunel, Etienne Chicot, Benoît Magimel, Ludivine Sagnier
Durée : 1h52
Sortie : 08/08/2007
Note FilmDeCulte : *-----

Une jeune femme qui veut réussir dans la vie et dont le rayonnement séduit ceux qui l'entourent, s'éprend d'un écrivain prestigieux et pervers, et épouse un jeune milliardaire déséquilibré.

LA FETE EST FINIE

Depuis l'incroyable et mérité succès de sa somptueuse Cérémonie en 1995, Claude Chabrol est devenu un metteur en scène bankable, dont les films sont attendus du grand public comme peuvent l'être ceux d'un Woody Allen. Retrouvant soudainement une partie de son prestige, perdu au fur et à mesure des années 80 suite à la sortie de ratages tels que Jours tranquilles à Clichy, le cinéaste s'est depuis évertué, avec talent mais sans trop d'aplomb, à prolonger voire creuser des thèmes et récurrences formelles qu'il régurgite avec une rigueur métronomique. Dans le meilleur des cas, sa mise en scène appuyée et ses personnages caricaturaux donnent Rien ne va plus ou L'Ivresse du pouvoir. Dans le pire, ça donne cette Fille coupée en deux, qui apparaît comme le plus mauvais film du réalisateur depuis quinze ans. Un scénario vide relié très artificiellement aux thèmes chers au cinéaste, des acteurs qui jouent comme des pieds ; sauvons malgré tout le jeu réjouissant d’un Magimel qui s’en sort avec les honneurs - Sagnier devrait songer à arrêter le cinéma, en revanche. Triste. D’autant que les préceptes de La Cérémonie (une caméra présente mais discrète, contenue, effacée derrière son sujet) sont non seulement oubliés, ce qui était déjà le cas dans bon nombre de ses films précédents, mais aussi radicalement contredits : le sujet n’existe plus (vague resucée d’une histoire de jalousie sans intérêt), la caméra pèse trois tonnes, et la présence du cinéaste derrière les images éclipse les personnages. L’œuvre de Chabrol est cyclique. Tous les quinze ans, il nous pond une bonne grosse bouse. Pas de quoi en faire un plat.

par Anthony Sitruk

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