Festival de Gérardmer: Fear Itself
Construit autour de scènes extraites de nombreux longs métrages, ce film est un voyage personnel au cœur de la peur, une expérience cinématographique qui pose question : les films d’horreur nous connaissent-ils mieux que nous ne nous connaissons nous-mêmes ? Face à ce flot de sons et d’images ininterrompu couvrant plus de cent ans de cinéma, le spectateur est amené à s’interroger sur ce qu’il voit – ou sur ce qu’il croit voir – en changeant radicalement la façon dont tout un chacun peut regarder les films d’horreur.
HISTOIRE DE LA PEUR
D'abord ado blogger, le petit génie britannique Charlie Lyne s'est fait connaître il y a quelques années avec Beyond Clueless, un documentaire sur les grandes heures du teen movie et dont la marraine était l'un des icônes du genre: Fairuza Balk. Fear Itself change de genre (même si l'un peut empiéter sur l'autre), s'attachant cette fois à une histoire du cinéma d'horreur. Le film propose un montage de séquences-clefs du genre, tandis qu'une voix off s'interroge sur la nature de la peur. Ce n'est pas vraiment la meilleure idée du film : cette voix off égrène lieux communs et portes ouvertes avec un sérieux qui ne fait que mettre en valeur la légèreté des propos.
Pourtant, Fear Itself est tout à fait appréciable par les fans du genre. L'éventail de films est éclectique et ne se contente pas de flatter le fanboy geek avide de ciné américain mainstream et/ou contemporain. A cette approche curieuse et cinéphile s'ajoute la pertinence du choix des extraits. Plutôt qu'un plaisir cérébral, Fear Itself propose un autre plaisir tout aussi cinéphiliquement valable : un voyage fétichiste pour les amoureux du cinéma d'horreur.