Fair Play

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Fair Play
France, 2005
De Lionel Bailliu
Scénario : Lionel Bailliu
Avec : Jean-Pierre Cassel, Marion Cotillard, Mélanie Doutey, Benoît Magimel, Jérémie Renier, Eric Savin
Photo : Christophe Paturange
Musique : Laurent Juillet, Denis Penot
Durée : 1h38
Sortie : 06/09/2006

Note FilmDeCulte :

Un patron dominateur compulsif, une nouvelle recrue à l'arrivisme forcené, un cadre calculateur et machiavélique et une employée trop victime pour être honnête règlent leurs comptes sur les terrains de sport. La sueur se mêle à la manipulation, la domination sportive se transforme en harcèlement et la résistance physique devient le dernier rempart contre le licenciement.

DES HOMMES D’HONNEUR

Fair Play ou le monde de l’entreprise vu en dehors de ses murs. Mais surtout le monde psychologique de la société avec ce qu’il peut comporter de plus sombre et perfide. Ici, point de règlement de compte derrière des bureaux ou de conflits lors de réunions. Non. Ici on utilise le chantage, l’abus de pouvoir et l’humiliation sur les terrains de golf, on applique la trahison, l’hypocrisie et la manipulation dans une salle de squash, on maîtrise le harcèlement moral ou sexuel sur un parcours du combattant. Bref on montre toutes les facettes sombres et perverses du comportement humain en dehors des heures de bureau et des murs de cette firme fictive, non seulement pour bien montrer que la pression patronale peut être constante mais pour aussi donner un écho au spectateur, ainsi capable d'éventuellement refléter sa propre histoire sur celle des comédiens (même si on ne lui souhaite pas). Car chez Bailliu, on ne recule devant rien pour arriver à ses fins. Toutes les relations humaines sont issues d’une manipulation psychologique, les licenciements se jouent au service, les contrats se donnent au putt et les coups fourrés se négocient au footing, et très vite les masques tombent. Et c’est peut-être là que le bât blesse, le film suivant une ligne directrice qui pourrait être "à enfoiré, enfoiré et demi". Sous la plume du réalisateur, personne n’est blanc, la compétition est constante, et l’on a l’impression qu’au final, l’histoire finit par se mordre la queue tant personne n’échappe au couperet du "salaud du moment". Tout le monde il est beau, tout le monde il est pourri. Dommage. Car il est tout de même plus que plaisant de voir comment le monde du sport peut être apparenté à celui de l’entreprise tant certaines mentalités et volonté de compétition peuvent paraître identiques. Saluons aussi le parti d’oser le film d’action où tout se joue à la bouche, au verbe et au regard plutôt qu’à la cascade et à la fusillade.