Factotum

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États-Unis, 2005
De Bent Hamer
Scénario : Bent Hamer d'après d'aprés l'oeuvre de Charles Bukowski
Avec : Matt Dillon, Didier Flamand, Fisher Stevens, Lili Taylor, Marisa Tomei, Karen Young
Photo : John Christian Rosenlund
Durée : 1h30
Sortie : 23/11/2005
Note FilmDeCulte : ***---
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Hank Chinaski travaille comme manoeuvre dans des usines ou des entrepôts pour s'offrir le luxe d'une vie qui consiste à boire, parier sur des chevaux, séduire des femmes et, surtout, écrire des histoires que personne ne veut publier.

ABSENTE ABSINTHE

"C’est fou comme on s’agrippe à notre malheur!" nous affirme Hank Chinaski, personnage incarné par Matt Dillon. C’est aussi fou de s’apercevoir comment nous, simples spectateurs, nous pouvons être intrigués et intéressés par le parcours de ces paumés de la vie, englués dans leur destin et s’en accommodant pleinement. Comme si ces vies remplies de failles exerçaient un pouvoir attractif et fascinant en écho à notre propre sort. Car qui n’a jamais voulu vivre une vie de bohème, ou d’artiste déchu, préférant brûler sa vie par les deux bouts comme autant de cigarettes jalonnant ces chemins de la liberté. Et Hank, Jan et Laura, de nous entraîner, avec et malgré eux, sur cette voie sans retour ni rémission. Mais si, selon les différents aléas, la vie s’avère être un long fleuve d’alcool tranquille, grand nombre de rencontres n’existent malencontreusement que pour un bref instant, sans véritable entité singulière, n’altérant que subrepticement le chemin sans conviction du héros. Heureusement que les femmes Jan et Laura arrivent à tenir la dragée haute en tentant tant bien que mal d’arrondir les angles trop définis d’un Hank, dont on a cerné intégralement le personnage dès les premières minutes, essayant d’exister de par elles-mêmes autour de cet électron libre de Matt Dillon. Surtout que l’histoire les fait participer hautement à l’évolution du personnage principal sans jamais les remercier d’une scène particulière qui aurait emmené l’ensemble vers la politique de troupe plutôt que celle de la singularité. Après tout, Hank ne serait pas celui qu’il est sans ses satellites. Au final, le film ne constitue pas vraiment un coup dans l’eau pour Bent Hamer (Kitchen Stories, 2003), mais souffre clairement d’une légère facilité qui ne le tire pas plus vers autre chose que ce qu’il n’est déjà: une énième diatribe sur une sorte de genre humain se contentant trop de sa stature de cinéma underground à l’encéphalogramme sans le moindre sursaut.

par Christophe Chenallet

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