Eyes Find Eyes
France, 2011
De Jean-Manuel Fernandez, Sean Price Williams
Scénario : Jean-Manuel Fernandez
Avec : Alexandre Marouani
Photo : Léo Hinstin, Sean Price Williams
Durée : 1h22
Sortie : 08/06/2011
Ernst, expert en œuvres d’art, profite de sa réputation et de ses réseaux pour collaborer avec des trafiquants. Menant un double-jeu, il se retrouve pris au piège lorsqu'on lui demande de remettre la main sur "L’incrédulité de Saint Thomas" du Caravage. Entre Paris et New-York, ses aventures et la femme qu’il aime, Ernst, qui joue sur tous les tableaux, n'arrive bientôt plus à distinguer le vrai du faux.
EYES WIDE SHUT
Premier long métrage du duo Jean-Manuel Fernandez/Sean Price Williams, Eyes Find Eyes se plonge dans les arcanes du marché de l'art. Sujet séduisant et résultat, à nos yeux, affreusement raté. Rien n'a de poids, de consistance à l'écran, qu'il s'agisse des relations artificielles entre les personnages ou des larcins de peintures les yeux fermés (Arnaud Valois, découvert dans Selon Charlie, qui tire une toile comme on prendrait son biberon à un nouveau né). La mise en scène comme l'écriture sont cruellement dépourvues de tout point de vue, étirant là une scène de peinture, balançant ici une scène de cul dans des chiottes, pénible remplissage autour d'un héros au charisme zéro, caricature de roots-arty et baiseur dont la voix-off provoque au mieux le rire. Eyes Find Eyes, fake et creux, ne va nulle part, à l'image de son dénouement bâclé qui sonne comme un aveu d'impuissance. Suffit-il vraiment de filmer, caméra à l'épaule et 16mm, une meuf qui dépiaute son paquet de cigarettes en bredouillant anglais devant le Pont de Brooklyn pour faire cinéma? Cette molle parodie de nouvelle vague new-yorkaise laisse pantois.