The Eye

The Eye
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Eye (The)
Jiang gui
Chine, République populaire de, 2002
De Danny Pang, Oxide Pang
Scénario : Jojo Hui, Danny Pang, Oxide Pang
Avec : Lawrence Chou, Yin Ping Ko, Chutcha Rujinanon, So Yut Lai
Durée : 1h38
Sortie : 27/08/2003
Note FilmDeCulte : **----

Devenue aveugle à l'âge de deux ans, la jolie Mun a appris à vivre avec son handicap. Grâce à une greffe de cornée, elle retrouve enfin la vue. Le cauchemar commence...

CORPS FLOTTANTS

Deuxième film des frères Pang à bénéficier d’une sortie en salles (après le chaotique Bangkok Dangerous), The Eye s’inscrit dans la mouvance du cinéma fantastique asiatique, qui connaît un franc renouveau depuis le succès de Ring d’Hideo Nakata. Toujours soucieux d’être à la mode, Oxide et Danny Pang, en bons fils de pub et non dénués d’un vrai talent formel, exploitent la thématique du fantôme, à travers le récit d’une jeune femme recouvrant la vue et hantée par d’effrayantes apparitions. Les frères Pang récupèrent toutes les ficelles du genre: portes qui claquent, silhouettes imprévues dans le champ, travail important sur la bande-son. Pourtant, si quelques effets fonctionnent, tout ceci ne s’apparente qu’à du bluff. Jamais une atmosphère trouble ne parvient à s’installer. Peut-être en raison de la minceur de l’intrigue, simple pitch étiré sur 1h38. De Nakata, ils n’ont finalement retenu que l’apparat visuel, sans comprendre ce qui rend les films japonais si intimes et donc si traumatisants pour le spectateur.

AU ROYAUME DES AVEUGLES

Danny et Oxide Pang avaient pourtant le matériau pour signer la grande oeuvre. Les troubles qui contaminent peu à peu la personnalité de l’héroïne auraient pu être davantage développés. On retient du film quelques plans fugitifs, poétiques, jamais vraiment approfondis. Seul le personnage principal, interprété par Angelica Lee Sin Je - découverte en France dans Betelnut Beauty - se révèle intéressant et échappe à la caricature. The Eye manque d’une ligne narrative forte. Le contexte hospitalier, toujours propice à susciter le malaise, cède vite la place à une banale histoire de malédiction surnaturelle. Le récit essoufflé et vidé de tout son potentiel horrifique, s’achève en Thaïlande, pays d’adoption artistique des Pang. Une romance inutile se greffe alors à l'histoire principale, sans réelle valeur ajoutée. Film d’esbroufe, The Eye se conclut par une séquence spectaculaire digne du cinéma hollywoodien, une explosion jouissive mais hélas totalement inopportune. Une fin qui prouve bien que les frères Pang confondent encore cinéma et effets de manche.

par Yannick Vély

En savoir plus

Les Frères Pang préparent actuellement la suite de The Eye, après son accueil triomphal en Asie.

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