Hors compétition: Exil

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Exil
Cambodge, 2016
De Rithy Panh
Durée : 1h18
Note FilmDeCulte : **----
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L'exil est un abandon, une solitude terrifiante. Dans l'exil, on se perd, on souffre, on s'efface. Mais on peut retrouver les siens, aussi. Au pays des mots, des images, dans la rêverie qui n'est pas seulement enfantine. Tout commence par l'exil et rien ne vaut que par lui.

LES GRANDS MOTS

Rithy Panh n’est pas seulement l’un des documentaristes les plus passionnants du cinéma contemporain, c’est l’un des metteurs en scène les plus audacieux. Dans une œuvre documentant l’histoire du Cambodge, le cinéaste ne s’est jamais répété, et a offert à chaque projet des partis-pris cinématographiques audacieux: jeu de rôle et réflexion sur la parole dans S21, théâtre dans le film dans Les Artistes du théâtre brûlé, ou animation dans L’Image manquante. Exil son nouveau projet, le voit faire un pas supplémentaire vers un cinéma documentaire non-narratif. Un poème visuel, comme on en vient à désigner souvent les films trop fous pour rentrer dans des définitions étroites.

Rithy Panh conjugue ici deux types de son et deux types d’image. La voix off retrace aussi bien son parcours personnel d’exilé politique qu’elle lance des réflexions philosophiques, hélas souvent ardues. "Qu’est-ce qu’un peuple, qu’est-ce qu’une révolution ?" interroge le film à voix haute. Un procédé démonstratif un peu lourd, qui déçoit chez un auteur d’habitude plus subtil. Les images d’archives, arides car volontairement dépourvues de contextualisation, alternent avec des images plus surprenantes, d’une très grande beauté. Un jeune homme seul se tient dans une cabane en bambous, recréée à l’intérieur d’une autre pièce (de musée ?). Autour de lui, les effets spéciaux font évoluer le décor spartiate qui devient fou, féerique, ultra réaliste. Ces transformations saisissantes, ralenties mais imprévisibles, formeraient à elles seules une très puissante œuvre d’art plastique. Paradoxalement, on se surprend à souhaiter que le film se taise... pour qu’on puisse mieux rentrer dedans.

par Gregory Coutaut

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