Everest
États-Unis, 2015
De Baltasar Kormakur
Scénario : Simon Beaufoy, William Nicholson
Avec : Josh Brolin, Jason Clarke, Jake Gyllenhaal, Vanessa Kirby, Emily Watson
Photo : Salvatore Totino
Musique : Dario Marianelli
Durée : 2h02
Sortie : 23/09/2015
Inspiré d'une désastreuse tentative d'ascension de la plus haute montagne du monde, Everest suit deux expéditions distinctes confrontées aux plus violentes tempêtes de neige que l'homme ait connues. Luttant contre l'extrême sévérité des éléments, le courage des grimpeurs est mis à l'épreuve par des obstacles toujours plus difficiles à surmonter alors que leur rêve de toute une vie se transforme en un combat acharné pour leur salut.
COLD HARD FACTS
Durant la première heure d'Everest, alors même que l'on reconnaît au film le mérite de prendre son temps afin de poser la situation et les enjeux et de nous attacher aux nombreux personnages, impossible de ne pas se demander continuellement "quand est-ce que ça va commencer?". Ou pour le dire sans états d'âme, "ok, quand est-ce que ça déraille ?". La vérité, c'est que le film a beau relater une catastrophe, il délaisse le spectaculaire, ne surdramatisant jamais les événements. En gros, on n'est pas devant Vertical Limit. Personne ne doit faire de grand saut au-dessus d'une crevasse. Personne ne doit couper une corde et se sacrifier pour sauver les autres. Il n'y a pour ainsi dire pas d'action, pas de set-piece, pas le moindre morceau de bravoure. Everest n'est ni un film-catastrophe ni même un survival tant tout va très vite une fois que les ennuis commencent. Cela étant dit, il ne s'agit pas là d'un reproche. Au contraire, au fur et à mesure que l'on se rend compte que le film ne va jamais nous donner ce qu'on attend, on comprend que le récit colle à la réalité tout en parvenant à surmonter quelque peu son approche factuelle avec une certaine humanité.
Exhaustif et sérieux, Everest est un "vrai film", écrit par William Nicholson (Elizabeth : L'Âge d'or, Mandela, Invincible) et Simon Beaufoy (Slumdog Millionnaire, 127 heures), et efficacement mis en scène par Baltasar Kormákur, dont les films US étaient jusqu'à présent limité à des Mark Wahlberg movies dignes de DTV. Par contre, il est difficile de comprendre pourquoi le cinéaste a préféré la 3D (inutile) à l'IMAX (surtout que, parmi les différentes équipes grimpant la montagne, il y avait une équipe IMAX en train de filmer le documentaire homonyme sorti en 1998). Sans faire preuve d'un réel propos, même si le film montre autant les abus des expéditions commerciales que leur attrait, dans le dépassement de soi et le tutoiement du ciel, Everest s'avère plutôt correct dans le genre du Wikipédia filmé, bien que parfaitement oubliable.