Evelyn
Irlande, 2003
De Bruce Beresford
Scénario : Paul Pender
Avec : Pierce Brosnan, Julianna Margulies, Sophie Vavasseur
Durée : 1h40
Sortie : 15/10/2003
Dans l’Irlande puritaine des années 50, un lendemain de Noël, une mère s’enfuit en laissant derrière elle ses enfants et son mari. L’Etat prend alors le prétexte de revenus insuffisants de ce dernier pour lui retirer la charge de sa progéniture, placée dans des institutions religieuses. Mais il n’a pas dit son dernier mot…
JAMAIS SANS MA FILLE
Les bons sentiments, c’est bien connu, ne font pas toujours les bons enfants. Il s’agit bien là de la seule arme pacifique d’un film qui s’enlise dans ses désirs miel-confiture à peindre l’histoire édifiante d’un homme contre tous et d’enfants pris dans la tourmente. Certes, la bonne volonté est criante à chaque plan, mais elle n’épargne pas le film de sa médiocrité. Beresford filme plus que platement un scénario linéaire auquel on aurait chirurgicalement ôté toute surprise ou idée audacieuse, et accouche d’une œuvre digne du feu Mardi c’est permis. Pierce Brosnan, parrain de l’affaire, fait peine à voir tant il se donne du mal pour quitter sa peau classieuse pour une couenne rugueuse, en vain – autant demander à Jean d’Ormesson de se looker en Diam’s. Evelyn s’enterre dans le genre du film à procès où le vernis des meubles resplendit plus que les qualités de l’œuvre, et où les violons et explosions finales sont inversement proportionnelles à l’enthousiasme éteint que crée le long-métrage. De l’émotion enregistrée, fabriquée et empaquetée à la place du rire en boîte, tout aussi automatique, fausse et distante. Evelyn n’éveille aucune haine, juste un ennui abyssal devant tant de rien. Les bons cœurs trouveront peut être du réconfort, encore faut-il avoir ce goût immodéré pour le Nutella le plus gras.