Eva

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Eva
Espagne, 2011
De Kike Maillo
Avec : Alberto Ammann, Daniel Brühl, Marta Etura, Claudia Vega
Photo : Arnaud Valls Colomer
Musique : Evgueni Galperine
Durée : 1h34
Sortie : 21/03/2012
Note FilmDeCulte : ***---
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2041. Alex, un ingénieur de renom, est rappelé par la Faculté de Robotique, après dix ans d’absence, pour créer le premier robot libre : un enfant androïde. Il retrouve alors Lana, son amour de jeunesse, et son frère David, qui ont refait leur vie ensemble. Et il va surtout faire la connaissance d’Eva, sa nièce, une petite fille étonnante et charismatique. Entre Eva et Alex se crée une relation particulière, et ce dernier décide alors, contre l'avis de sa mère Lana, de prendre Eva comme modèle pour son futur androïde…

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L'Espagnol Kike Maillo signe, pour son premier essai derrière la caméra, un film propre, carré, sans tache. On aurait pourtant, peut-être, préféré que cet Eva soit plus sale. Le long métrage se déroule dans un futur quasi imperceptible: 2041, où l'on porte les mêmes pulls, et où l'on danse toujours sur David Bowie. Une approche assez convaincante dont la réussite est renforcée par la perfection des effets spéciaux. Discrets mais apportant une certaine étrangeté (le personnage de la secrétaire) ou, au contraire, très présents (le chat du héros, un mignon petit robot ronronnant) mais incrustés de telle façon à l'écran qu'ils parviennent à donner aux machines un poids, un corps, pas juste d'artificielles et volatiles images de synthèse. C'était un vrai enjeu du film, pas seulement de la cosmétique, et c'est réussi. Le savoir-faire formel du cinéma de genre transalpin n'est plus à démontrer et est encore à l’œuvre ici. Mais qu'est-ce qui cloche? Eva prouve, si besoin, que de bons robots ne remplaceront pas un bon scénariste.

La tension peine à décoller dans la neige de cet Eva. Le film effectue un virage enfin surprenant, mais s'achève quelques minutes plus tard. Le postulat de science-fiction laisse peu à peu place au mélodrame, avec un triangle amoureux raté. Si un mauvais scénario handicape n'importe quel film, les défauts d'écriture sont encore plus néfastes envers le mélo, qui exige que ses personnages aient une richesse, une vérité, ou alors tout s'écroule. Le rôle de Marta Etura (Lana) ressemble malheureusement à beaucoup de rôles féminins dans le cinéma de genre espagnol. Pour une héroïne de L'Orphelinat, combien de maman Mixa Bébé façon Hierro, ou de mannequin pour lingerie façon Balada Triste? Lana sourit quand elle est contente, a la bouche entrouverte le reste du temps, difficile de s'impliquer davantage dans sa relation contrariée entre Alex (le polyglotte Daniel Brühl) et son frère (potiche également). La relation entre Alex et la jeune Eva marche, elle, bien mieux, notamment grâce à la jeune actrice, mais elle est aussi, du coup, sous-exploitée. Le film semble long mais s'achève un peu trop vite, sa perversité a à peine le temps d'exister. Carré, certes, mais sans supplément d'âme.

par Nicolas Bardot

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