L'Eté de Giacomo

L'Eté de Giacomo
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Eté de Giacomo (L')
Estate di Giacomo (L')
Italie, 2011
De Alessandro Comodin
Scénario : Alessandro Comodin
Avec : Stefania Comodin, Giacomo Zulian
Photo : Tristan Bordmann
Durée : 1h18
Sortie : 04/07/2012
Note FilmDeCulte : *****-
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C'est l'été dans la campagne du nord de l'Italie. Giacomo, un adolescent sourd de 19 ans, part au fleuve avec Stefania, sa meilleure amie, pour un pique-nique. En s'éloignant des sentiers battus, ils se perdent et arrivent dans un endroit paradisiaque où ils se retrouvent seuls et libres. Le temps d’un après-midi, la sensualité accompagne leurs jeux d'enfant jusqu'à ce qu'ils prennent conscience que ces événements ne sont que le souvenir doux-amer d'un temps déjà perdu.

500 JOURS D'ÉTÉ

Parmi les découvertes du cru 2011 du Festival de Locarno, il y avait L'Eté de Giacomo, qui est reparti avec le Léopard d'or de la section Cinéastes du présent sous le bras. Une sorte de prix bourgeon qui va comme un gant à la première œuvre de l'Italien Alessandro Comodin, bricolée pour le prix d'une boite de Barquettes trois chatons. L'Eté de Giacomo ressemble à un cousin de comédie du Blissfully Yours d'Apichatpong Weerasethakul, ses paradis perdus et déjeuners sur l'herbe. Le temps dure plus longtemps chez Comodin, et L'Eté de Giacomo s'étale, s'allonge, ne raconte quasiment rien pendant 1h20 mais la magie opère. Dès les premiers instants qui ne donnent pas l'impression d'être devant un film italien d'aujourd'hui (c'est malheureusement plutôt un compliment) et cette caméra qui suit deux jeunes gens dans la forêt, qui deviendrait presque une jungle des Fidji avant de déboucher sur un lac d'enfance. Giacomo et Stefania y régressent jusqu'à une innocence idyllique, jeux potaches et cons, juste le soleil, la flotte et le temps qui s'écoule. Il y a une grâce dans le cinéma de Comodin qui fait que ce qui ailleurs passerait pour du rien parvient ici à construire quelque chose.

Avant tout par l'absence de frontières, de traits bien distincts, d'explications. Giacomo et Stefania pourraient aussi bien être frère et sœur, amants, amis, la question ne se pose plus dans la parenthèse hors du monde que le réalisateur ouvre. L'idéal au bord de l'eau est traversé par d'autres moments d'exaltation qui brisent de façon quasi invisible la linéarité, un exutoire lorsque le duo s'essaie à la batterie, une énergie bariolée dans les manèges de fête foraine. Stefania dit à Giacomo que le vrai bonheur se trouve dans les petites choses. La déclaration pourrait peser des tonnes mais elle n'est rien d'autre qu'évidente. Lorsque les enjeux deviennent plus dramatiques dans la dernière partie du film (qui présente le même Giacomo, au même endroit, mais avec une autre fille, son amoureuse), la mélancolie, inévitable, s'invite. Se choque aux instants solaires et interminables auxquels on a assisté. Au bout du compte, tout semble pouvoir s'envoler en un instant. Alessandro Comodin a réussi à capturer cette fragilité et on est très curieux de voir ce que ses prochains films nous raconteront.

par Nicolas Bardot

En savoir plus

L'Eté de Giacomo est co-produit par Faber Film, Les Films Nus et Les Films d'ici.

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