Enragé
Unhinged
États-Unis, 2020
De Derrick Borte
Scénario : Carl Ellsworth
Avec : Gabriel Bateman, Russell Crowe, Caren Pistorius
Photo : Brendan Galvin
Musique : David Buckley
Durée : 1h30
Sortie : 19/08/2020
Mauvaise journée pour Rachel : en retard pour conduire son fils à l’école, elle se retrouve coincée au feu derrière une voiture qui ne redémarre pas. Perdant patience, elle klaxonne et passe devant. Quelques mètres plus loin, le même pick up s’arrête à son niveau. Son conducteur la somme de s’excuser, mais elle refuse. Furieux, il commence à la suivre... La journée de Rachel se transforme en véritable cauchemar.
ANTISOCIAL TU PERDS TON SANG FROID
Des qualités, Enragé en possède quelques-unes. Que ce soit son statut de série B assumé, un script qui aurait pu être signé par un Larry Cohen (scénariste de Maniac cop, Phone game ou encore Cellular) braconnant sur les terres du faits divers, un Russell Crowe en mode boogeyman du bitume et dont l’imposante carcasse n’en finit pas d’impressionner à chacune de ses apparitions, une tension qui n’offre que très peu de répit et enfin un côté brutal et violent bien senti qui sied si bien à ce genre de pelloche. Ça c’est un fait. Mais qui dit qualité dit forcément défaut. Et force est de constater que le film de Derrick Borte n’en est pas exempt. Comme par exemple cette caractérisation des deux principaux protagonistes un peu facile, un peu naïve et surtout très manichéenne, ou encore cette mise en scène peu inventive qui n’implique que rarement le spectateur, la faute à un surdécoupage un peu trop brouillon et surtout non nécessaire, ou encore une photo dégueulasse qui n’arrive jamais à rendre palpable l’ambiance poisseuse désirée et qui ne parvient pas non plus à lier les différentes sources numériques du tournage (ça, en 2020, c’est tout bonnement scandaleux). Voilà, on en est à peu près là à la sortie de la projection du film. A jouer avec les + et les -, à énumérer les points positifs et négatifs, les moments inspirés et les parties qui semblent trop zélées. Bref à jouer en permanence avec les robinets rouge et bleu pour finalement arriver à un bain simplement tiède, qui s’est permis quelques remous occasionnels, mais sans jamais réussir non plus à nous relaxer totalement. Coincé derrière le Chute libre de Joël Schumacher et le Hitcher de Robert Harmon, Enragé se propose donc comme un spectacle correct et juste ce qu’il faut de divertissant mais qui ne restera pas dans les mémoires, la faute à une exécution un peu trop anonyme et pas toujours inspirée. Après, vu l’état et la qualité des produits actuels de ce genre, c’est peut-être ce qu’on a eu de mieux à se mettre sous la dent depuis quelques temps malgré tout.