Enquête corse (L')
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France, 2004
De Alain Berbérian
Scénario : Christian Clavier
Avec : Christian Clavier, Didier Flamand, Caterina Murino, Jean Reno
Durée : 1h32
Sortie : 06/10/2004
Le détective Jack Palmer a pour mission de retrouver Ange Léoni afin de lui remettre un titre de propriété. Mais voilà, Léoni vit en Corse et se trouve être l’un des principaux chefs indépendantistes recherché par toutes les polices. La simple mission de routine du limier parisien va se corser et virer au joyeux capharnaüm dès le premier jour…
ASTERIX CHEZ LES CORSES
Trois ans après leur réunion malencontreuse dans Les Visiteurs en Amérique, Christian Clavier et Jean Réno se retrouvent enfin dans un bon film: L’Enquête corse. Adapté de la célèbre bande dessinée de Pétillon (dessinateur inspiré du Canard Enchaîné), cette enquête de Jack Palmer nous entraîne sur l’île de Beauté au contact de ses autochtones, de leurs traditions et de leurs luttes quotidiennes. Véritable personnage du film, la Corse est dépeinte avec beaucoup d’humour et d’affection. Le caractère bien trempé de ses habitants, les us et coutumes locaux (ah, les panneaux de signalisation plombés…), le sens de la famille et le joyeux bordel entre les factions indépendantistes, tout y est. Le scénario de Christian Clavier donne la part belle aux Corses avec des situations délicieuses et des bons mots directement empruntés à la BD. Cette captation de l’esprit corse n’est d’ailleurs pas sans évoquer l’humour d’une autre BD: Astérix chez les Corses. L’Enquête corse exploite tous les ressorts comiques et les situations propres à l’île. Ce couple de parisiens vivant tellement dans la peur que l’on plastique leur maison qu’ils n’ont de cesse de crier leur amour pour la Corse et d’acheter tous les produits locaux, en est un bon exemple. La caricature fait mouche, tout comme dans cette autre séquence complètement monty-pythonesque où indépendantistes, nationalistes, policiers, gendarmes et RG se disputent la capture de Jack Palmer.
Alain Berbérian met en scène ce joyeux foutoir pour notre plus grand plaisir. Le réalisateur du cultissime La Cité de la peur, fait preuve d’une simplicité et d’une efficacité qui contrastent agréablement avec son dernier film, le boursouflé Boulet. La réussite, même relative, du film revient également à ses comédiens. Jean Réno, parfait dans le rôle d'Ange Léoni, semble imprégné de l’esprit corse. Le duo avec Clavier fonctionne comme l'on s’en doutait, sans pour autant tomber dans le déjà-vu. Les deux compères sont entourés de comédiens corses recrutés sur place et qui s’en donnent à cœur joie. Ils sont rejoints par une nouvelle venue: Caterina Murino. Une comédienne italienne dont il est difficile d’apprécier la performance (car elle est doublée) mais pas la plastique. Berbérian voulait une superbe Italienne et on peut dire, sans hésiter, qu’il l’a trouvée. Cette petite touche féminine, qui n’existait pas dans la BD, déséquilibre agréablement le film, surtout sur sa fin. La romance entre les deux personnages ralentit un peu le rythme avant un climax pas forcément nécessaire. L’Enquête corse est une bonne comédie sans prétention qui arrache rires et sourires. On n’est pas plié en deux pendant tout le film mais on passe un agréable moment, même si les spectateurs qui ont eu la chance de visiter l’île de Beauté seront sans doute plus réceptifs à la caricature que les autres.
