Enorme
France, 2019
De Sophie Letourneur
Scénario : Mathias Gavarry, Sophie Letourneur
Avec : Jonathan Cohen, Marina Foïs
Photo : Laurent Brunet
Musique : Bruno Fontaine
Durée : 1h42
Sortie : 02/09/2020
Ça lui prend d’un coup à 40 ans : Frédéric veut un bébé, Claire elle n’en a jamais voulu et ils étaient bien d’accord là-dessus. Il commet l’impardonnable et lui fait un enfant dans le dos.
C'EST JUSTE...
Assez loin de la comédie d'imposture ou d’inversion sociale mainstream à laquelle on pouvait s'attendre, ce nouveau Sophie Letourneur (six ans après Gaby Baby Doll), se distingue par sa patte visuelle et rythmique. Cette suite de vignettes en 1.33 lo-fi capte sur un rythme syncopé des instants de vie ou d'embarras et rappelle à certains moments du Noah Baumbach, à d’autres une version filmée d’une bande-dessinée branchouille. Le talent de Letourneur est vraiment dans son sens de l’observation et du casting des seconds rôles. Autour du couple central (incarné par une Marina Foïs et un Jonathan Cohen désynchros) gravite une multitude de silhouettes toutes ou presque incarnées par des amateurs. On est constamment surpris et amusés par leur cascade de réactions inimitables. La description de l’hôpital est également d’une grande acuité jusqu’à – attention spoilers – une scène d’accouchement montrée par le menu, trop rare au cinéma. Malheureusement, si le film démarre vite et bien, il s’embourbe dans sa seconde moitié. Les personnages, trop caricatural pour l’un, trop opaque pour l’autre, n’ont alors plus le carburant nécessaire pour nous mener jusqu’à la fin. En résulte une dernière scène potentiellement bouleversante mais qui semble détachée et atone.