Les Enfants de la pluie

Les Enfants de la pluie
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Enfants de la pluie (Les)
France, 2003
De Philippe Leclerc
Scénario : Philippe Caza d'après d'après l'oeuvre de Serge Brussolo
Musique : Didier Lockwood
Durée : 1h26
Sortie : 25/06/2003
Note FilmDeCulte : ***---
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Sous l’impulsion de Razza leur guide spirituel, les Pyross envoient chaque année leurs troupes d’élites décimer les Hydross, leurs ennemis de toujours. Seule Béryl, la mère du jeune Skän, ose contester la politique meurtrière de Razza. Séquestrée, elle lègue à son fils un médaillon symbolisant l’union de deux forces contraires.

JUSQU'A LA DERNIERE GOUTTE

Pleins feux sur l’animation française. Trente ans après La Planète sauvage de René Laloux, Les Triplettes de Belleville reçoit les honneurs d’une sélection cannoise. Les longs métrages rivalisent de hardiesse et se succèdent à un rythme régulier en salles. Yacht de plaisance (Corto Maltese) ou barque des naufragés (La Légende de Parva), les moyens mis en œuvre oscillent entre l’opulence décorative et la radinerie scénaristique. En attendant les exploits numériques de Kaena, la prophétie et le bestiaire coloré de la Prophétie des grenouilles, les deux Philippe, croisés sur le tournage de Gandahar, le dessinateur Caza et le réalisateur Leclerc, livrent avec Les Enfants de la pluie un récit d’heroic fantasy de belle facture. A petits moyens, grandes idées. Pour les pointilleux, l’animation sous-traitée en Corée voyage en classe économique et équivaut à celle de Corto Maltese. A une différence notable: la mise en scène, dynamique et astucieuse, vient camoufler les éventuelles déficiences techniques. Les rêveries du marin privilégiaient les heures creuses, les aventures de Skän et Callisto n’autorisent aucun temps mort. La surprise vient ainsi du traitement narratif, qui recycle avec intelligence les bagages du fantastique, en ne lésinant pas sur le lyrisme et le spectaculaire.

UNE PLACE AU SOLEIL

Caza confère au monde bipolaire des Enfants de la pluie un esthétisme proche de sa série fleuve Le Monde d’Arkadi. Les Pyross, peuple du feu, belliqueux et sanguins, héritent de traits rêches et anguleux, tandis que les Hydross, pacifistes ne vivant que d’amour et d’eau fraîche, se distinguent par les courbes harmonieuses de leur silhouette. A l’image du médaillon de Skän, le film dissocie communautés, couleurs et décors pour mieux les réunir dans un final féerique et horrifique. Le choc des cultures est vécu à travers le regard ingénu de Skän, archétype du chevalier au cœur d’or. Même à petite échelle, Les Enfants de la pluie bâtit une intéressante passerelle entre l’Orient et l’Occident. Les auteurs ne cachent pas leur vénération pour Miyazaki-sama, référence de tous les instants. Les orchestrations amples de Didier Lockwood accompagnent avec efficacité les secousses de l’intrigue. Skän porte une mini-arbalète au poignet qui n’est pas sans évoquer l’accessoire fétiche d’une héroïne de Buichi Terasawa, le père de Cobra. La seconde partie, révélant la cité d’Amphibole et le dilemme insoluble des adolescents, ajoute un joli contrepoint aux velléités guerrières des Pyross. On appréciera l’attention portée au verbe, les ramifications mythologiques, en déplorant une conclusion trop hâtive. Mais les Philippe et Philippe remplissent allègrement leur mission d’entertainers.

par Danielle Chou

En savoir plus

Les Enfants de la pluie a essuyé plus d’une tempête avant de voir le jour. Le projet naît au début des années 80. Séduit par le roman de Serge Brussolo, A l’image du dragon, René Laloux tente d’en faire le sujet de son quatrième long métrage (après La Planète sauvage, Les Maîtres du temps et Gandahar). Il rédige en 1982 une première version intitulée Le Monde des dieux-nains, illustrée par José Xavier. Mais le projet n’intéresse aucun producteur. Laloux appelle à la rescousse le dessinateur Patrice Sanahujas et le scénariste Raphaël Cluzel, ses complices de Gandahar. Ensemble, ils accouchent d’une deuxième version, A l’ombre du dragon. Les mêmes obstacles financiers se répètent.

En 1995, Laurence Kilberg corrige le tir et livre une troisième version du film, A l’ombre des dragons. Léon Zuratas, producteur délégué de Gandahar, présente le film une seconde fois à l’Avance sur recette du CNC. Et remporte la mise. Mais le décès des collaborateurs de René Laloux (Patrice Sanahujas, Raphaël Cluzel et Roland Topor) aboutit à l’abandon pure et simple du projet. La même année, Léon Zuratas se tourne alors vers deux autres membres de l’équipe Gandahar: l’animateur Philippe Leclerc et le dessinateur Philippe Caza. Trois ans plus tard, Caza rédige sa propre adaptation du roman de Brussolo, Skän, guerrier du soleil, assez éloignée de l’œuvre originale. En 2000, avec le concours de Laurent Turner, Skän… devient Les Enfants de la pluie.

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