Enfant au violon (L’)
Chine, République populaire de, 2002
De Chen Kaige
Scénario : Chen Kaige, Xue Xiao Lu
Avec : Chen Kaige, Liu Peiqi, Tang Yun
Durée : 1h57
Sortie : 17/12/2003
A onze ans, Xiao Chun est considéré comme un virtuose du violon. Avec son père Liu Cheng, il arpente les rues de la capitale dans l’espoir de trouver un professeur. M. Jiang l’accueille chez lui et lui donne des leçons de musique assez inhabituelles. Xiao Chun tombe aussi amoureux de la belle Lili.
CARTE POSTALE
Triste destin artistique. En 1993, Chen Kaige recevait la Palme d’or au festival de Cannes pour Adieu ma concubine. Il était, aux yeux de la critique internationale, l’un des chefs de file d’un cinéma chinois contestataire, le leader avec Zhang Yimou de la "cinquième génération". Dix ans plus tard, les deux talentueux cinéastes sont devenus des poètes officiels, des artistes qui ne remettent plus en cause la ligne directrice du Parti Communiste. Après un catastrophique passage aux Etats-Unis (le navrant Feu de glace), Chen Kaige revient poser sa caméra dans une Chine contemporaine en pleine mutation économique. Mais plutôt que d’en filmer les dérives comme l’ont osé Wang Chao (L’Orphelin d’Anyang) ou Li Yang (Blind Shaft), parfois au péril de leur liberté, il met en scène une success story improbable, lisse et convenue. Pour nous faire admettre l’impossible – qu’un simple fils de paysan puisse devenir un violoniste prestigieux grâce à l’amour de son père adoptif –, il abuse de toutes les ficelles lacrymales. Il n’hésite pas à enchaîner les rebondissements dramatiques et les oppositions primaires. En soi, L’Enfant au violon, mélo prévisible, s’avère inoffensif. On peut simplement regretter l’absence totale de prise de risque et garder à l’esprit que les portables ou les galeries marchandes que filme sans cesse Chen Kaige, ne concernent qu’une minorité de privilégiés.