En bonne compagnie
In Good Company
États-Unis, 2004
De Paul Weitz
Scénario : Paul Weitz
Avec : Topher Grace, Marg Helgenberger, Scarlett Johansson, David Paymer, Dennis Quaid
Musique : Stephen Trask
Durée : 1h49
Sortie : 11/05/2005
Dan Foreman a 51 ans et une vie personnelle et professionnelle heureuse. Jusqu’au jour où sa femme Ann lui apprend qu’il va de nouveau être papa, que sa fille Alex projette de partir s’installer à New York pour poursuivre ses études et, cerise sur le gâteau, qu’il est dégradé pour se retrouver sous les ordres d'un ambitieux jeune homme de 26 ans, Carter Duryea, qui n’a pas une once d’expérience. La cohabitation entre les deux hommes se compliquant un peu plus quand Carter entame une liaison avec Alex.
ABOUT MEN
Paul Weitz aime les relations père-fils dénuées de lien de parenté. Déjà dans son précédent film Pour un garçon, le personnage principal se prenait d'affection pour un jeune adolescent, devenant un peu son père par procuration. Après l’Angleterre, le réalisateur avait envie de s’attaquer aux mythes de l’Amérique et c’est sensiblement la même situation qu’il portraie de nouveau avec Dan, qui rêve d'avoir un fils, et Carter, qui a perdu le sien alors qu'il avait quatre ans. Entre les deux se développe au fil du film une amitié paternaliste qui verse malheureusement largement dans le pathos à la fin. Les deux hommes sont à un moment déterminant de leur vie et vont chacun de leur côté devoir traverser une véritable épreuve pendant le film. Dan, l'homme mûr à l'apparence un peu macho, va devoir non seulement accepter la double humiliation d'être remplacé par un homme deux fois plus jeune que lui et qui ne connaît rien au poste, mais il va devoir également accepter de voir sa fille voler de ses propres ailes. Carter va, lui, apprendre à accepter de remettre toute sa vie en question, afin de trouver seul sa véritable voie, le tout dans la dignité.
THE HOLY ECONOMIC WAR
Le réalisateur voulait avec ce film montrer dans quelle mesure les tendances économiques, ici les achats et ventes d'entreprises (pour la petite histoire Universal, qui produit le film, a été racheté par General Motors pendant le tournage), peuvent influencer la vie des individus. Réalisant en fait qu'il arrive des moments au cours de l’existence pendant lesquels les personnes n'ont plus aucun contrôle sur l'aspect personnel et/ou professionnel de leur vie. Le problème du film étant que le côté économique prend hélas le pas sur le côté humain, créant ainsi une certaine distance avec le spectateur et ce, malgré les nombreuses situations comiques. Les personnages sont certes sympathiques et bien interprétés mais les relations humaines sont traitées avec trop de superficialité pour susciter un réel intérêt. De plus, les revirements de situations de la fin enlèvent toute crédibilité au film. Au final En bonne compagnie est une gentille comédie servie par de bons acteurs, mais qui a vendu son âme aux lois du marché.