Festival de Gérardmer: L'Emprise du mal
Senda (L')
Espagne, 2014
De Miguel Ángel Toledo
Scénario : Juan Carlos Fresnadillo, Miguel Ángel Toledo
Raúl tente désespérément de sauver son mariage avec Ana. Il lui propose de partir avec leur fils Nico passer Noël dans un chalet isolé à la montagne. Lorsqu’Ana et Nico se lient d’amitié avec Samuel, Raúl, fou de jalousie, décide de se débarrasser de son rival. Il découvre alors à son grand désespoir que sa femme et Samuel se voient en cachette, semblant partager un secret bien à eux… Et la réalité n’est pas toujours là où on croit…
EL SHININGO
Cinéma de genre espagnol, je ne te comprends plus… Pourtant, madre de dios que je t’ai aimé, tant tu as su nous surprendre et revitaliser le cinéma fantastique qui nous est si cher en livrant, pendant plus d’une décennie, bombe sur bombe. Seulement depuis quelques années, je ne te reconnais plus, ou plutôt, je te reconnais trop, tant tu te plais à singer ce qui a fait ses preuves avant… Donc aujourd’hui Miguel Angel Toledo, compère de route de Juan Carlos Fresnadillo (Intacto, 28 Semaines plus tard, ici scénariste), décide de nous refaire Shining en langue ibérique et nous sert la formule « baraque isolée sous la neige + couple en crise + gamin chelou ». Le mari pète un câble, la femme ne comprend rien… On est quasi dans le remake !
Que l’on se comprenne bien : tout n’est pas à jeter dans L’Emprise du mal, loin de là. Formellement très beau et bien interprété, le film propose une montée dans la paranoïa et la tension certes prévisible mais toujours maitrisée et propose quelques scènes, comme une partie d’échec père/fils ou une attaque de chien en forêt, aptes à réveiller le spectateur de la torpeur dans laquelle l’aura plongé ce déroulement sans surprise. Déjà promis à une sortie vidéo chez nous , cette Emprise du mal ne risque finalement de faire son petit effet qu’en festival, et encore, en séance de 11h, celle où tout le monde n’est pas encore bien réveillé et préfère rattraper sa nuit plutôt que de pester devant le manque d’originalité qui ronge notre genre préféré en ce moment… Je me souviens d’une époque vraiment pas si lointaine où ce cinoche m’émerveillait, m’effrayait et m’exaltait à la fois. Cinéma de genre espagnol : tu me manques…
Clément Gérardo