Emmett's Mark
États-Unis, 2002
De Keith Snyder
Scénario : Keith Snyder
Avec : Khandi Alexander, Gabriel Byrne, Sarah Clarke, Benjamin John Parrillo, Tim Roth, Scott Wolf
Durée : 1h55
Sortie : 01/01/2002
Emmet Young est un jeune inspecteur de police qui découvre lors d'une enquête qu'il est atteint d'une maladie incurable. Après avoir rencontré un mystérieux étranger, il engager un tueur avant de succomber aux souffrances de la maladie. Emmett veut résoudre une dernière enquête avant le délai fixé, la date de sa mort.
Emmett's Mark est ce qu'on appelle un petit bijou. Il ne s'agit pas d'un chef d'oeuvre ou d'un film à proprement parler exceptionnel mais il a su se démarquer très nettement parmis les meilleurs films de la compétition de Deauville. Première oeuvre de son réalisateur, il est encore tôt pour parler de la marque d'un auteur. Cependant l'originalité du scénario et la personnalité de la mise en scène sont évidents et dénotent d'un talent certain. Le développement de l'intrigue s'attache plus au protagoniste et à son rapport avec l'enquête (le besoin d'un aboutissement, de la sensation d'avoir accompli quelque chose dans sa vie, etc) qu'à l'investigation elle-même. Adoptant ce point de vue, le film prend une dimension à la fois mélancolique (de par l'état d'esprit du personnage) et intense (de par la situation dans laquelle il se trouve, pressé par le temps), plongeant le spectateur au coeur de l'évolution du personnage.
Dans ce monde que la réalisation nous présente comme froid, où les personnages sont constamment détachés de leurs fonctions (les policiers face aux cadavres, le tueur face à son crime...), on éprouve de sympathie non seulement pour le "héros", incarné par un très sobre mais très adéquat Scott Wolf (auparavant vu à la télévision), mais aussi pour son antogoniste, le malheureux Tim Roth qui traverse le film, traînant avec lui le pathétisme qui caractérise son rôle. Sans composer un drame humain d'une puissance émotionnelle rare, Emmett's Mark n'est pas un renouveau du genre comme pouvait l'être par exemple Memento, mais un film policier différent, sans afficher une réelle volonté de se démarquer. Sans aucune prétention, Snyder signe ici un premier essai réussi qui représente ce salut qu'on avait perçu dans le cinéma indépendant il y a maintenant quelques années.