Embrassez qui vous voudrez
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France, 2002
De Michel Blanc
Scénario : Michel Blanc
Avec : Michel Blanc, Carole Bouquet, Lou Doillon, Jacques Dutronc, Denis Podalydès, Charlotte Rampling
Durée : 1h43
Sortie : 09/10/2002
L’itinéraire, le temps des vacances, de différents couples de tous âges et aux divers problèmes.
Quatrième film de Michel Blanc, Embrassez qui vous voudrez est un film étonnant de la part de son auteur. Après la satire Grosse fatigue et le sublime et tristement ignoré Mauvaise passe, il revient avec l’adaptation du best seller de Joseph Connolly, "Vacances anglaises". Transposant l’intrigue en France, il tente de décrire par divers portraits les nombreux travers de notre chère société, avec ce ton qui lui est si particulier, entre satire et sincère compassion. Pour ce film, Blanc réunit (encore) un casting magistral: de Charlotte Rampling en bourgeoise nostalgique à Jacques Dutronc en mari dépassé, en passant par Denis Podalydès et Karin Viard en couple fauché, les acteurs sont tous magnifiques (à l’exception de l’affreuse Lou Doillon, dont la carrière cinématographique devrait vite prendre fin). C’est de cette interprétation que le film tire son point fort.
Le problème viendrait plutôt de la transposition du roman de Connolly. Là où le livre baignait dans une immoralité grinçante (les salauds gagnent et les victimes en prennent plein la gueule), Blanc aborde son adaptation de façon plus adoucie, n’hésitant pas à détourner des scènes cruelles (mais hilarantes) en véritable drame pour les protagonistes. On peut apprécier ce choix comme une volonté de soulager le public qui n’aurait pas forcément compris (et peut-être mal interprété) cet humour à l’écran. Mais il n’empêche que ce choix enlève de la corrosivité à l’ensemble, finalement assez (trop?) gentil. De même, on trouvera la peinture de certaines couches sociales un peu faible (notamment le couple fauché très caricatural), comme si Blanc n’était pas à l’aise avec ceux-ci. Malgré cela, Embrassez qui vous voudrez est un film très drôle, très enlevé qui, s'il souffre d’un mélange de genres peu subtil, saura trouver son public par quelques dialogues sublimes et sa pléiade d’acteurs épatants.
