Elektra
États-Unis, 2005
De Rob Bowman
Scénario : Raven Metzner, Zak Penn, Stuart Zicherman
Avec : Jennifer Garner, Kirsten Prout, Terence Stamp, Cary-Hiroyuki Tagawa, Goran Visnjic, Will Yun Lee
Durée : 1h30
Sortie : 09/03/2005
Formée par Stick et ses guerriers, Elektra est devenue un assassin hors pair. Engagée pour tuer un père et sa fille, Elektra choisira de les protéger de la Main, un ordre de ninjas.
SAN KOOKAÏ, C’EST LA BATAILLE
A l’inverse d’un Constantine dont on s’attendait à ce qu’il échoue lamentablement, la version cinématographique d’Elektra naissait sous un ciel sans nuages. Le film avait beau être un spin-off de Daredevil, son tâcheron de réalisateur, Mark Steven Johnson s’était limité à la production, laissant la caméra à Rob Bowman, talentueux metteur en scène du Règne du feu, et le scénario à Zak Penn, qui avait au préalable officié sur l’excellent X-Men 2. Jennifer Garner avait fait ses preuves à la télévision dans Alias. Tout semblait propice à une bonne série B, alternative aux énormes Spider-Man et Hulk, qui réussirait là où les autres "petites" adaptations (Daredevil, The Punisher) avaient échoué. Après tout, le pari avait été remporté par Stephen Norrington et Guillermo Del Toro sur la franchise Blade. Mais non… Dès la bande-annonce, les premières craintes sont apparues. Et tel Elektra, le spectateur averti aura su prévoir le futur. En inscrivant leur histoire au sein d’une structure on ne peut plus conventionnelle, pullulant de stéréotypes flagrants, les scénaristes enterrent tout le potentiel offert par le personnage. Dans un élan "Girl Power", Elektra devient le mentor d’une gamine agaçante dans une quête aux relents mystiques digne de 3 Ninja Kids. On oubliera également le traumatisme du dimanche, à grands renforts de flashbacks et de cauchemars au croquemitaine tout droit issu de Bioman. Le film dilapide ses quelques rares bonnes idées à l’instar de ses méchants, trop nombreux et trop rapidement expédiés tels de vulgaires sous-fifres anonymes. Restent une introduction assez classieuse et la mise en scène de Bowman, toujours soignée. Et dire que Frank Miller n’a pas encore de tombe dans laquelle se retourner.