Elegy
États-Unis, 2008
De Isabel Coixet
Scénario : Nicholas Meyer d'après le roman de PhiIip Roth "La Bête qui meurt"
Avec : Patricia Clarkson, Penélope Cruz, Deborah Harry, Dennis Hopper, Ben Kingsley, Peter Sarsgaard
Photo : Jean-Claude Larrieu
Durée : 1h48
Sortie : 30/11/1999
Le professeur David Kepesh est un redoutable séducteur collectionnant les conquêtes parmi ses étudiantes diplômées. Jusqu’au jour où Consuela Castillo entre non seulement dans son lit mais également dans sa tête. En effet, il se retrouve pris dans un tourbillon passionnel qui tourne vite à l’obsession et qu’il ne sait plus contrôler, tant et si mal qu’il finira par perdre la jeune femme.
L’ESSENTIEL EST INVISIBLE POUR LES YEUX
Isabel Coixet n’est plus à présenter : avec Ma vie sans moi et The Secret Life of Words, elle a déjà établi sa place comme cinéaste de l’émotion. Avec Elegy, elle s’attaque à l’adaptation d’un sulfureux roman de Philip Roth. Le script de Nicholas Meyer reste cela dit très sobre et s’attache plus à la psychologies des personnages. David Kepesh est un professeur fasciné par la beauté, que ce soit celle des femmes ou des œuvres d’art. Consuela est pour lui une symbiose des deux, son corps étant une parfaite œuvre d’art. Il est tellement fasciné qu’il ne voit pas la femme derrière cette apparence de rêve. Quand il sent qu’il est sur le point de la perdre, il prend des photos, seule façon pour lui de figer les choses et ainsi les faire durer. La réalisatrice espagnole traite de la beauté, qu’elle soit intérieure ou extérieure, du fait de voir et d’être vu, et de l’amour qui ne peut se développer qu’avec le désir d’aller au-delà des apparences. Avec Ben Kingsley et Pénelope Cruz, elle possède un casting idéal, les deux acteurs déployant une alchimie crédible à l’écran. Ben Kingsley possède le charme irrésistible de l’homme à femmes ensuite dépassé par son incapacité émotionnelle et Pénelope Cruz, belle à couper le souffle, est à la fois fragile et déterminée. Les seconds rôles ne sont pas en reste : Dennis Hoppper, meilleur ami et confident de David; Patricia Clarkson, ancienne étudiante de David, qui a également fini dans son lit et avec qui il entretient une liaison depuis vingt ans; Peter Sarsgaard, le fils de David, qui l'a abandonné enfant quand il a quitté sa mère. Jean-Claude Larrieu et Isable Coixet sont responsables des cadres du film qui restent conventionnels, les scènes de sexe entre les deux amants sont très belles, alors que l’atmosphère générale du film est sophistiquée sinon intellectuelle, ce qui risque de restreindre les possibilités d’identification aux personnages. Elegy reste toutefois un métrage agréable à regarder grâce notamment à la belle interprétation de l’ensemble du casting.