Festival de Locarno: El Futuro perfecto

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El Futuro perfecto
Argentine, 2016
De Nele Wohlatz
Scénario : Nele Wohlatz
Durée : 1h05
Note FilmDeCulte : ****--
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Xiaobin, dix-sept ans, ne parle pas un mot d’espagnol lorsqu’elle arrive en Argentine. Après quelques jours seulement, elle trouve pourtant un job dans un supérette. Sa famille vit dans un monde parallèle, dans une laverie, loin des Argentins. Xiaobin met de l’argent de côté, en secret, et s’inscrit dans une école de langues...

LA GRAMMAIRE INTÉRIEURE

Le titre de El Futuro Perfecto, premier long métrage de fiction de l'Allemande et désormais Argentine d'adoption Nele Wohlatz (lire notre entretien) qui vient d'être primée à Locarno, n'apparaît qu'au bout d'une dizaine de minutes de film. C'est une pratique devenue courante, mais son usage ici met en valeur l'ironie de ce futur annoncé radieux - il semble encore un peu tôt pour dire si l'avenir de l'héroïne, une jeune Chinoise déracinée en Argentine, sera parfait. Mais ce Futuro Perfecto renvoie aussi - littéralement - au futur antérieur, et aux autres outils de langage que la jeune femme tente de maîtriser. Le film s'ouvre par cet apprentissage qui est central : c'est une question de survie pour l'héroïne - c'est aussi une question d'identité qui se construit à mesure d'éducation.

Voilà ce que Nele Wohlatz illustre avec une certaine subtilité, et investit jusque dans sa mise en scène qui reste longtemps extrêmement épurée, à plat, comme les conversations limitées de Xiaobin. La raideur des personnages menace de contaminer le film, mais il y a dans El Futuro Perfecto une modestie et un minimalisme qui jouent pour lui. Xiaobin semble tombée du ciel, comme une anomalie incongrue, et Wohlatz choisit avec bonheur d'ignorer le drame social plombant pour traiter son récit avec davantage de candeur et de douceur. El Futuro Perfecto saisit lorsque, très simplement, la caméra croque des visages d'expatriés chinois dos à la mer. Derrière le détachement apparent se dessine peu à peu la profondeur de l'héroïne, et les possibles qui s'offrent à elle lorsque débute son apprentissage du conditionnel. "Peux-tu imaginer une fin heureuse ?", lui demande t-on. Le film reste ouvert, et pose un regard qui parvient à être à la fois attachant et sans mièvrerie.

par Nicolas Bardot

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