Effacer l'historique

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Dans un lotissement en province, trois voisins sont en prise avec les nouvelles technologies et les réseaux sociaux. Il y a Marie, victime de chantage avec une sextape, Bertrand, dont la fille est harcelée au lycée, et Christine, chauffeur VTC dépitée de voir que les notes de ses clients refusent de décoller. Ensemble, ils décident de partir en guerre contre les géants d’internet. Une bataille foutue d'avance, quoique...

HASHTAG SOLIDAIRES !

Gustave Kervern et Benoît Délépine on les aime pour ce qu’ils sont ! Des artistes libres et libertaires, des auteurs sans filtres mais avec un cœur gros comme ça, qui se posent toujours du côté de l’humain, aussi absurde soit-il, et qui décortiquent les travers d’une société toujours plus improbable sur un ton tragi-comique qu’ils affectionnent autant qu’ils le maîtrisent. Déjà neuf films à leur compteur et autant d’histoires pertinentes, poétiques, modernes, acides et politiques. C’est un fait, les papas de Mammuth et de Le Grand soir sont des essentiels du cinéma hexagonal. Et forcément, Effacer l’historique de venir combler les rangs de cette filmographie nécessaire, énorme farce au ton doux-amer qui sonne juste tout du long malgré l’énormité de certaines situations, véritable poil à gratter dans une production hexagonale toujours plus atonale. Parce que le naturel, la candeur, l’absurde et la mélodie anar qui font l’ADN de leurs films est évidemment au rendez-vous et que les duettistes orchestrent un spectacle aussi haut en couleur que formidable dans leur description de ce trio de français moyens, héros aussi pathétiques qu’attachants, un trio qui enchaîne les moments de vie comme une succession de sketches et au travers de qui on arrive à poser un regard oblique approprié et tellement obligatoire sur notre époque. Et même s’il doit composer avec un certain ventre mou dans son dernier acte, Effacer l’historique s’offre une dose suffisante de causticité pour ne pas faire plier l’ensemble plus que de raison. C’est sûr, il ne l’a pas volé son Ours d’argent au dernier festival de Berlin !

par Christophe Chenallet

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