Eden Lake
Royaume-Uni, 2008
De James Watkins
Scénario : James Watkins
Avec : Finn Atkins, Michael Fassbender, Jack O'Connell, Kelly Reilly, Thomas Turgoose, Bronson Webb
Photo : Christopher Ross
Musique : David Julyan
Durée : 1h30
Sortie : 08/10/2008
Jenny est maîtresse d'école. Son petit ami et elle quittent Londres pour passer un week-end romantique au bord d'un lac. La tranquillité du lieu est perturbée par une bande d'adolescents bruyants et agressifs qui s'installent avec leur rottweiler juste à côté d'eux. À bout de nerfs, ces derniers leur demandent de baisser le son de leur radio. Grosse erreur ! Qui ose dire quoi que ce soit aujourd'hui à une bande de jeunes qui se conduit mal, Qu'arrive-t-il à ceux qui osent ? Quel poids ont les adultes sur ces jeunes ? Les parents n'auraient-ils pas juste les enfants qu'ils méritent ?
NE REVEILLEZ PAS UNE PROF QUI DORT
Plutôt que de traiter son sujet par le biais d’un film social déjà vu et rébarbatif, James Watkins, qui signe ici sa première œuvre de metteur en scène (l’homme a tout de même quelques scénarii à son actif), utilise le film de genre pour faire passer un sale quart d’heure à ses héros et surtout développer son sujet traitant des conséquences de la violence. Alors a-t-il réussi son pari ? Plutôt oui, malgré quelques clichés et raccourcis facile de caractérisation de personnages. Car avec ce thriller qui tape là où ça fait mal, ce qui s’apparentait à un week-end placé sous les cieux du Lagon bleu nous fait dériver vers un naturalisme exacerbé et un enfer digne d’un Délivrance (John Boorman, 1972) ou d’un Chiens de paille (Sam Peckinpah, 1971), toutes proportions gardées cela s’entend. Radical et sans concession, avec une montée progressive d’une violence irrécupérable et que l’on n'arrêtera pas, Watkins joue du suspense et de la tension pour emballer un survival à la bestialité efficace où l'ambiguïté morale de l'histoire fait passer un message autrement plus constructif que ne l'aurait fait un autre scénario au point de vue trop tranché. Du cinéma racé et premier degré qui en a dans le pantalon, c'est donc le menu principal de ce premier film anglais qui en dit beaucoup plus qu'on ne pourrait croire sous sa couverture de Sa majesté des mouches trash. Un bien bel effort.