Semaine de la Critique: Los Dueños

Semaine de la Critique: Los Dueños
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Duenos (Los)
Argentine, 2013
De Ezequiel Radusky, Agustín Toscano
Scénario : Ezequiel Radusky, Agustín Toscano
Durée : 1h35
Note FilmDeCulte : *-----
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Sergio et sa famille travaillent dans un domaine du nord de l'Argentine. Quand les propriétaires sont absents, ils s'installent dans la maison principale et s'amusent à les imiter. Pia, la fille aînée du propriétaire, arrive à la maison, souhaitant y passer quelques jours avant le mariage de son père...

BONS A TOUT FAIRE

Il ne se passe pas grand-chose dans Los Dueños. Après tout pourquoi pas? Car il s’agit d’un film qui cherche à mettre le doigt sur une ambiguïté, un sentiment diffus dans la relation entre des domestiques et la famille aisée qui les emploie. Une partie de jeu de rôles que l’on pressent quelque part entre la farce sociale et le malaise des Bonnes de Genet, surtout quand les deux réalisateurs s’amusent à lancer des fausses pistes à base de fusils ou de voyeurisme. Mais Los Dueños souffre d’un défaut hélas récurrent dans tout un pan du cinéma d’auteur argentin contemporain : la subtilité (ici pourtant indispensable) y est embourbée par une atmosphère lourde, pesante et figée. La lenteur calculée des plans fixes mais aussi du déroulement de l’intrigue lui-même ne suffit pas à créer de la tension et du mystère à partir des quelques sous-entendus parsemés çà et là. Les scènes d’usurpation, sortes de Home invasion au ralenti, finissent par se retrouver dénuées d’enjeux à force d’être répétées. Et cette même répétition surligne trop le sous-texte sociopolitique du film pour ne pas le rendre balourd. Il faut attendre le dénouement pour que l’intrigue avance enfin et que le film prenne un peu vie, sorte de sa grisaille de pensum. Los Dueños semble alors prêt à basculer dans la bouffonnerie, à sortir enfin des rails convenus et austères sur lesquels il roulait jusqu’ici. Mais là encore la scène s’étire jusqu’à trop diluer ses qualités. Au final, un film étouffant et superficiel, à l’austérité trop calculée pour ne pas être toc, et qui, sur un sujet pourtant prometteur, ne raconte pas grand-chose mais parvient à le dire péniblement.

par Gregory Coutaut

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