Dream Home
Wai dor lei ah yut ho
Hong Kong, 2010
De Ho-Cheung Pang
Scénario : Ho-Cheung Pang
Avec : Josie Ho
Photo : Nelson Yu Lik-wai
Musique : Gabriele Roberto
Durée : 1h36
Enfant, Cheng Lai-sheung pouvait admirer le quartier Victoria de Hong Kong depuis les fenêtres de l’appartement familial. Elle s’est juré qu’un jour elle s’offrirait un appartement sublime avec la même vue. Les années ont passé, et Cheng n’a pas oublié son serment...
MASSACRE A L'ASPIRATEUR
Remarqué avec son film à sketches Trivial Matters au ton irrévérencieux que l'on retrouve ici, le Hong-Kongais Pang Ho-Cheung change néanmoins de registre avec Dream Home, défouloir horrifique à la fois pénible et très drôle. Pénible car sa structure scénaristique éclatée se prend les pieds dans le tapis, passe son temps à désamorcer la tension et fait plus preuve de maladresse que d'inventivité. Au-delà de la structure, c'est l'indolence générale de l'écriture qui rend ce Dream Home parfois si poussif: on sait, à force que la machine se répète, que toute scène hors massacre sera un long tunnel de dialogues plus que dispensable. Plombé, mais en partie seulement. Car dès que Dream Home fourbit les armes, il offre davantage à se mettre sous la dent. De massacre à l'aspirateur en éjaculations de sang, le film ne s'impose guère de limite dans la cruauté ludique ou la violence cartoon, rendant chaque mise à mort excitante et jouissive. Jouissif, le sous-texte l'est aussi, avec cette drôle de façon de résoudre la crise du logement en quelques coups de cutter dans la carotide. Les plans répétés de buildings en décor quasi onirique, presque des maquettes, confèrent une inquiétante étrangeté à ce foyer de rêve, mais l'horreur, elle, est réelle, reliée en une ultime blague à la crise économique mondiale. On en est à rêver désormais d'une version où l'assassin passerait deux pleines heures à vider un immeuble entier...