Dragonball Evolution

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Dragonball Evolution
États-Unis, 2008
De James Wong
Scénario : Ben Ramsey
Avec : Justin Chatwin, Emmy Rossum
Photo : Robert McLachlan
Musique : Brian Tyler
Durée : 1h36
Sortie : 01/04/2009
Note FilmDeCulte : ------
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Après l'assassinat de son grand-père Son Gohan (Randall Duk Kim), Sangoku (Justin Chatwin), un jeune homme de 18 ans doté de super-pouvoirs, part à la recherche du grand maître des arts-martiaux Tortue Géniale (Chow Yun-fat) et doit protéger la Terre du démon Piccolo (James Marsters) et de ses sbires (ses sbires seront nommés 'Fulum Assassins'), bien décidés à dominer l'univers grâce aux boules de cristal. Il sera aidé par ses amis Chi-Chi (Jamie Chung), Yamcha (Joon Park) et Bulma (Emmy Rossum).

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A l'annonce du projet, peu y croyaient. Peu s'y intéressaient à vrai dire. Le manga et le dessin-animé bénéficient d'un certain culte en France mais les fans estimant une adaptation possible demeuraient moqués par beaucoup. Tout est possible, même une adaptation de Dragon Ball. Mais tout le monde n'a pas le talent. Et bien qu'il ait pu laisser un quelconque espoir avec certains souvenirs lointain de The One, James Wong n'a pas ce talent. Et le scénariste Ben Ramsey encore moins. Il y a différentes manières d'aborder ce film. Du point de vue du simple spectateur ou du point de vue du fan et de l'adaptation... Les rares néophytes qui se laisseront attirer dans les salles - on ne sait comment vu le niveau de la promotion - auront droit au plus abruti des films pour enfants. Parce que c'est bien de cela qu'il s'agit, avec sa trame et ses thèmes d'un classicisme navrant, calqués sur le même canevas que mille autres récits de jeune premier, de destinée, de foi en soi, la lutte et la romance, le Mal, etc. Quelque part, Joseph Campbell se retourne dans sa tombe. D'un côté, il y a le monomythe, de l'autre, il y a cette purge.

Ce foutage de gueule en guise de scénario où un personnage n'a pas le temps d'exister avant de crever, où les romances naissent en deux secondes sans embûches, où l'on s'associe à la va-vite, où l'on trouve un nouveau Dragon Ball toutes les cinq minutes et pas le temps de dire "mais qu'est-ce que c'est nase?" que c'est déjà terminé, 1h36 montre en main. Dragonball Evolution est l'un des films les plus expédiés qu'il nous ait été donné de voir. Si l'ouvrage est déjà bien mauvais dès le générique, il ne fait que dégringoler davantage au fur et à mesure. Qu'il s'agisse de sa mise en scène dégueulasse, avec ses incrustations granuleuses, ses combats découpés à la tronçonneuse, ses monstres au design et au rendu si ridicules qu'on ne les montre même pas, cachés qu'ils sont dans la véritable bouillie visuelle, ou qu'il s'agisse du scénario, indigent au plus haut point, où les conventions s'enfilent comme des morceaux de bouffe sur un fil dentaire pour aboutir à un final non seulement prévisible depuis le premier plan du film, mais qui s'enfonce à un degré irrécupérable. Effectivement, les dix dernières minutes du film sont parmi les pires de tous les temps. Le genre de séquence que l'on croyait reléguée au site Nanarland. Soudain, un produit qui avait déjà la sale gueule d'un Direct-To-Video se transforme en un sous-San Ku Kaï, avec des cablages honteux et interdits depuis 1978 et des effets spéciaux dignes d'un court métrage YouTube.

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En ce qui concerne les adeptes du matériau original, force est de constater que l'adaptation de leur manga adoré fait preuve de réels choix de la part de Wong et Ramsey. C'est sûr, la manière dont ils condensent ou reformulent les principaux éléments de l'intrigue et les personnages de la source font preuve d'une certaine réflexion...mais c'est un peu le niveau de réflexion du candidat qui répond "La Mer Noire?" à chaque question du "4 à la suite" de Questions pour un champion. Autrement dit, on a droit ici à la plus violente entreprise de vulgarisation qui soit. Non pas que l'oeuvre d'Akira Toriyama fasse office de modèle du genre, mais là tout est donc fondu dans le moule du prêt-à-mater pour mômes et il suffit de relire le précédent paragraphe pour vous donner une idée du traitement infligé à l'ensemble. Pour ce qui est de la fidélité, bien que cela importe peu, il ne reste plus grand chose. Seul un gag de main au cul semble venir tout droit de la BD. Au-delà de ça, c'est mort. On pense au Gardien du Manuscrit Sacré avec, déjà, Chow Yun-Fat, venu ici se vautrer dans un effort potache pire que toutes les comédies tournées en une semaine qu'il aura pu faire à Hong-Kong. Cela dit, le film aurait probablement mérité une adaptation dans ce sens. Certes, en l'état, nombre de séquences témoignent d'un certain second degré mais l'humour reste au ras des pâquerettes. On est surpris de voir le réalisateur Stephen Chow au générique. Quand il fut annoncé comme producteur sur le film, on pouvait alors espérer un projet bien chapeauté, parce que depuis la vision de son Shaolin Soccer, seul le nom de Chow venait à l'esprit comme réalisateur idéal pour Dragon Ball. Cependant, le film manque cruellement de son talent, tant dans l'humour que dans l'action et les effets spéciaux.

A la place, Wong essaie de faire un film comme un cartoon, avec ses décors tout faux et pastel et ses ralentis censés faire rire. On pense aux frères Wachowski nqui, l'an dernier, avaient tout compris à l'esthétique cartoon, dessin animé, japanime, BD, manga, etc. Wong, lui, n'a rien compris. Et pour les combats, une fois de plus, on se remémore le film précédent des frangins, Matrix Revolutions, dont le climax se faisait bien plus proche des duels de Dragon Ball que ce mic-mac où la chorégraphie pour faire un Kamé Hamé Ha reprend des gestes...de Tecktonik. Bon, ok, c'est pas leur faute, aux Etats-Unis ils ont pas la Tecktonik. Mais quand même. On ne s'étalera pas non plus sur l'Oozaru, le gorille géant qui ici se voit réduit au tiers de sa taille et garde ses vêtements une fois transformé. Au final, il ressemble davantage à Michael Jackson en loup-garou dans Thriller, le tout avec des effets spéciaux qui feraient rougir les mecs de Manimal. Tout ce temps en development hell pour arriver à ça? Dragonball Evolution est tellement pourri qu'il promet de renvoyer toute possibilité de reboot aux oubliettes. Toutefois, aussi catastrophique puisse être l'essai, on ne regrette pas une seconde d'être allé le voir. Il s'agit d'une de ces séances où l'on pénètre la salle dans le même état d'esprit qu'absolument toutes les autres personnes présentes - à se demander s'il y a ne serait-ce qu'une seule personne qui vient voir un bon film - et entre lesquelles règne un accord tacite, implicite, qui donne le droit à tout spectateur de parler, blaguer, rire, gesticuler, pendant le film. Et l'expérience devient spectacle. D'un coup, c'est le Rocky Horror Picture Show. Ca charrie entre potes, ça balance des vannes à l'écran, ça s'esclaffe et ça hue, ça rit des blagues des autres. Voilà la finalité du film.

par Robert Hospyan

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