Doomsday

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Doomsday
Royaume-Uni, 2008
De Neil Marshall
Scénario : Neil Marshall
Avec : Bob Hoskins, Adrian Lester, Malcolm McDowell, Rhona Mitra, Alexander Siddig
Photo : Sam McCurdy
Musique : Tyler Bates
Durée : 1h45
Sortie : 02/04/2008
Note FilmDeCulte : **----
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Un terrible virus annihile 90 % des habitants en Ecosse. Pour endiguer l'épidémie, le gouvernement anglais construit un mur infranchissable. L'Ecosse est désormais un no man's land barbare et violent où les survivants sont coupés du monde.

MARSHALL OMBRE

En 2005, le Britannique Neil Marshall avait surpris son monde avec un deuxième long métrage, The Descent, qui venait effacer le souvenir du nanardesque Dog Soldiers, sorti trois ans auparavant. Il va sans dire qu’il était attendu au tournant pour son troisième opus. Et bien la déception est de taille. Sous couvert d’hommage, Marshall s’amuse à refaire tour à tour New York 1997 et Mad Max tout en flirtant avec le film de zombies et l’heroic fantasy. En moins bien. Il ne suffit pas de donner à ses personnages les noms des réalisateurs que l’on érige comme modèles ou de piller des scènes de leurs films, encore faut-il s’avérer au niveau. Or le scénariste-réalisateur peine à iconiser son héroïne (calquée sur Snake Plissken) malgré la plastique magnifiée de Rhona Mitra. De plus, en souhaitant donner dans le délire geek et manger à tous les râteliers (de l’horreur à l’action), Doomsday se perd dans sa multitude de référents. Dans le genre patchwork d’influences, Le Pacte des Loups passerait pour un exemple d'homogénéité. Sans jamais révolutionner le genre, The Descent digérait ses principales références pour un film dans la lignée de ses prédécesseurs. Ici, le metteur en scène accumule les clins d’œil au détriment de la cohérence minimale requise.

Heureusement, l’ouvrage ne se prend pas vraiment au sérieux. Du coup, les rares passages mettant l’emphase sur le drame sont complètement ratés. Aucune des nombreuses morts du film n’a un quelconque poids. Et ce n’est pas dans l’action non plus que le film trouve son salut. Entre les confrontations de foules noyées dans une imagerie surdécoupée aux filtres bleus et les scènes de combat au montage épileptique, le résultat à l’écran est souvent fatigant. Si le film possède une réelle qualité, c’est dans son humour. A ce niveau, le cinéaste témoigne d’un retour à l’esprit de son premier essai et remplit son film de gags. A commencer par les mises à mort qui consistent à faire exploser un corps toutes les cinq minutes dans une grosse effusion de sang. On tend vers la gratuité complaisante (à l’instar des deux scènes, redondantes, de femmes attachées et torturées) mais la plupart du temps, c’est efficace. Derrière l'hystérie grossière des méchants punks se cachent également quelques gags cartoonesques fort sympathiques (dont un déjà culte). Avec une durée de moins de deux heures et une alternance non-stop des genres, Doomsday se laisse regarder malgré une grande facilité dans le traitement de son univers, qui ne bénéficiera sans doute jamais de l’amour voué à ses illustres aînés.

par Robert Hospyan

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