Donor
Philippines, 2010
De Mark Meily
Scénario : Mark Meily
Avec : Meryll Soriano
Photo : Jay Abello
Musique : Mark Meily
Durée : 1h24
Lizette vend des dvd pirates dans les rues de Manille. Devant la recrudescence des descentes de police, elle cherche désespérément un nouveau moyen de gagner sa vie. Elle décide de vendre un de ses reins au marché noir afin d'avoir suffisamment d'argent pour quitter le pays et s'installer à Dubaï.
UNE FEMME DONOR
Avec le récent adoubement sur la scène internationale du cinéaste Brillante Mendoza, c'est la cinématographie de tout un pays qui est comme ressuscitée. Derrière l'arbre Brillante, il y a Raya Martin, et d'autres cinéastes moins connus, pour le moment confinés dans les festivals (Jim Libiran, Francis Xavier Pasion, entre autres). Mark Meily s'inscrit plutôt dans le courant urbain de Mendoza, ce cinéma au cœur de Manille et de ses contradictions. L'omniprésence des signes religieux (insistance sur une statuette de vierge Marie, fourgonnette de dieu sur le marché, plans d'églises) se heurte à la représentation d'une société déliquescente, où les tombes sont pillées, où l'on vend un rein et où l'on se fait charcuter sur la table de cuisine de la grand-mère du coin pour survivre. Comme Mendoza, le cinéma de Meily est un cinéma de survie, la jeune héroïne de Donor n'étant pas sans lien avec les valeureuses doyennes de Lola. Toutes proportions gardées cependant. Si l'auteur de John John et de Serbis compose peu à peu une œuvre aussi puissante que maîtrisée, le film de Meily reste parfois un peu tendre, marqué par une certaine candeur (le rôle du copain, écrit à la truelle), légèrement amoché par quelques défauts un peu amateurs (l'omniprésence des fondus entre chaque séquence, la bande sonore jouée à un doigt). Mais ce sont aussi les limites de ce cinéma qui en font l'attrait, la naïveté brute, qui court en ligne droite sans se poser de question. Jusqu'à un dénouement elliptique qu'on peut aussi bien voir comme une ironique libération que comme une tragique débâcle.
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Donor a été présenté en compétition au Festival du film asiatique de Deauville