Donnie Darko

Donnie Darko
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Donnie Darko
États-Unis, 2002
De Richard Kelly
Scénario : Richard Kelly
Avec : Drew Barrymore, Jake Gyllenhaal, Jena Malone, Mary McDonnell, Patrick Swayze
Durée : 1h47
Sortie : 30/01/2002
Note FilmDeCulte : ******

Donnie Darko est un adolescent solitaire qui a pour ami Franck, un être imaginaire. Par miracle, aidé par Franck, il échappe à une mort certaine. Dès lors, le monde autour de lui semble pris d'une étrange folie.

Donnie Darko est l'OVNI cinématographique de ce début d'année, un premier film venu d'ailleurs, de l'imagination fertile d'un jeune réalisateur, Richard Kelly, vingt-cinq ans. Donnie Darko n'est pas un film fantastique de plus, un de ces produits pour adolescents avec de jeunes bimbos et des bellâtres prêts à se faire massacrer par un serial killer démoniaque sur de la musique de djeun, avec une mise en scène bourrée d'effets inutiles. Richard Kelly, un nom assurément à retenir, joue sur un autre registre, la petite musique du malaise et des sentiments. Il filme la banlieue américaine comme une prison sans barreau, un territoire dans lequel des prêcheurs moralistes font leur business avec l'appui du corps enseignant, dans lequel forcément quand on est un jeune garçon solitaire qui s'invente un ami imaginaire, on est anormal, perçu comme un corps étranger qu'il faut à tout prix faire entrer dans le rang.

A ce portrait de jeune en rupture avec la société américaine des années 80, sous le règne de Ronald Reagan, Richard Kelly juxtapose avec habileté un conte fantastique sur fond de préméditation de l'avenir et de paradoxe temporel. Chaque fil de l'histoire - et ils sont nombreux - est relié à un sentiment plus profond de non-appartenance à ce monde. Très bien écrit, souvent bouleversant, le film bénéficie de surcroît d'une excellente réalisation limpide et sobre, qui crée dès la première scène, une ambiance, un ton mélancolique. Bien sûr le film serait moins prenant, moins touchant sans l'hallucinée performance des acteurs. Jake Gyllenhaal ne joue pas, il est Donnie Darko, son regard las mais toujours en colère épouse parfaitement la psychologie de son personnage. Et quelle joie de retrouver Patrick Swayze, idole des années 80, méconnaissable et excellent dans le rôle d'un gourou new-age.

Donnie Darko est donc la surprise de ce début d'année, qui prouve que l'on peut réussir un film fantastique sans gros moyen -les effets spéciaux sont d'ailleurs le point faible du film. Une réussite qui évoque à la fois Twin Peaks, Magnolia, Virgin Suicides. De sacrées références.

par Yannick Vély

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