Domaine perdu (Le)

Domaine perdu (Le)
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Domaine perdu (Le)
France, 2005
Avec : François Cluzet, Christian Colin, Grégoire Colin, Laurence Cordier, Julie Delarme, Marianne Denicourt
Durée : 1h46
Sortie : 01/06/2005
Note FilmDeCulte : ****--

Max a cinquante ans passés lors du coup d’état de 1973 au Chili. Terré chez lui pour éviter les balles des militaires putschistes, il se souvient de l’autre guerre qu’il a vécue à Londres dans les années quarante, pendant laquelle il avait rencontré un autre aviateur, français celui-là... Antoine... A l’époque, il avait eu du mal à reconnaître en cet aviateur aguerri et vieillissant l’homme qu’il avait vu surgir du ciel et atterrir à côté de chez ses parents, dans un village du Chili en 1932.

A LA RECHERCHE DU TEMPS PERDU

Du Temps retrouvé, chef d’œuvre de Raoul Ruiz et l’un des plus beaux films de l’année 1999, au Domaine perdu, dernier opus d’une filmographie de plus de cinquante longs-métrages, il n’y a bien entendu qu’un pas: recherche d’un passé oublié, thème évident et un rien usité que le cinéaste couple ici à l’œuvre de l’auteur du Grand Meaulnes. Depuis quelques années, le cinéma de Ruiz se fait plus lissé, sans doute plus académique, et c’est encore le cas ici. Grands espaces, mouvements amples de caméra, thème universel, sujet relié à l’Histoire, mais toujours ce qui sauve le cinéaste, ou du moins lui donne ce surplus d’originalité: acteurs au phrasé décalé, naïveté chronique des dialogues, recherche d’une certaine poésie désuète, et finalement le tout fonctionne plutôt bien. Réjouissant certes, mais réjouissant seulement, car dans sa seconde partie (en gros, avec l’arrivée de la fille de Cluzet), le film tourne au ridicule le plus complet, constante chez ce cinéaste. Les rebondissements s’enchaînent sans que l’on y croit réellement, l’onirisme se mélange à la réalité, le domaine perdu du titre est retrouvé, et le tout parait un rien factice, défaut absent de la première heure du métrage. Alors certes, Ruiz ne cherche de toute façon pas le réalisme, on le sait depuis longtemps. Mais il pousse parfois le bouchon un peu loin, notamment lors d’un semi happy ending totalement improbable et incrédible. Dommage, on a failli y croire.

par Anthony Sitruk

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