TIFF 2017: Dolphins Go East
Las toninas van al Este
Uruguay, 2016
De Verónica Perrotta
Scénario : Gonzalo Delgado
Durée : 1h23
Virginia n'a pas revu son père, homosexuel flamboyant, depuis longtemps. Elle vient lui rendre visite par surprise pour lui annoncer qu'elle est enceinte.
GRANDS ENFANTS
Réalisé à quatre mains, Dolphins Go East est la première réalisation de Gonzalo Delgado, scénariste de la surprenante comédie Whisky il y a une douzaine d'année. L'humour absurde et glacé de ce dernier est ici remplacé par un drôle de ton: un mélange de bienveillance légère et de mauvais esprit bordélique. Virginia n'a rien de la future mère parfaite, elle serait plutôt du genre à mettre un chat dehors à coup de pied entre deux blagues de cul. Miguel, son père, est lui plutôt du genre diva outrée et démissionnaire. Après des retrouvailles pleines de méfiance, ces deux-là se rendent compte qu'ils s'entendent comme larrons en foire et décident d'enchainer les tours pendables. Or, tous deux sont des menteurs pathologiques, incapables de se laisser aller à avoir une relation affective sincère. Tout un programme.
Malgré tout, Dolphins Go East est un film de réconciliation familiale, et il en possède les bons sentiments un peu faciles, mais aussi un réjouissant sens du détail tordu : les scènes déclarations d'amour sont un peu trop prévisibles, mais l'un des personnages finit toujours par y vomir ou recevoir la visite d'un gigolo. Le film développe aussi une vraie méchanceté autour de ces protagonistes particulièrement égoïstes, on peut même parler d'une amertume cruelle. Ce père et cette fille sont tantôt attachants et pathétiques, à tel point qu'on ne sait plus trop quand rire ou être ému. Curieux mélange...