Dogs
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Caini
Roumanie, 2016
De Bogdan Mirica
Scénario : Bogdan Mirica
Durée : 1h44
Sortie : 28/09/2016
Roman arrive dans une campagne paumée où il vient d'hériter de son grand-père. Il décide de vendre ces terres où rien ne pousse, mais se trouve confronté à des mafieux peu commodes. Ils ne reculent devant rien pour stopper la vente de cette terre, au centre de leur trafic.
A LA CAMPAGNE A LA VILLE
S’il est - certes - souvent sérieux, le cinéma d’auteur roumain est plus divers qu’on ne veut bien le dire. Avec ses décors naturels sauvages, à la fois déserts et écrasants, théâtre de malversations et règlements de compte entre hommes livrés eux-mêmes, Dogs relève autant du drame social que du western contemporain. Le film en possède d’ailleurs la dimension symbolique : Doran hérite d’un gigantesque terrain ayant appartenu à on ne sait trop qui, une terre presque anonyme, à cheval sur les frontières. Un lieu où se croisent et s’affrontent des clans de paysans âgés, mais surtout l’allégorie d’une Roumanie encore traumatisée par son histoire. Incapable de se reconnaitre, les générations sont devenues ennemies.
Dogs va plus loin dans le mélange des registres grâce à des touches d’humour pince-sans-rire efficaces, mais surtout en lançant la piste du film de genre. Qu’est-ce qui tue ceux qui ont le malheur de s’aventurer trop loin dans cette terre maudite ? Un paysan revêche, chien fou, un sanglier géant, un cannibale ou un monstre ? Joueur, le scénario fait miroiter le danger, mais freine hélas toujours avant de perdre tout son sérieux. Selon les sensibilités, cela peut autant être une consolation qu’une frustration, mais concrètement, Dogs ne quitte jamais les rails du réalisme (à tel point que les variations peuvent passer au-dessus de la tête des spectateurs fermés au genre). Le frisson est trop bref, trop léger (la sous-intrigue amoureuse fade prend trop de place en comparaison), mais le film fait preuve de suffisamment d’idées et de maitrise pour éveiller la curiosité.
