Django
France, 2017
De Etienne Comar
Avec : Reda Kateb
Durée : 1h57
Sortie : 26/04/2017
En 1943 pendant l’occupation allemande, le tsigane Django Reinhardt, véritable “guitare héros”, est au sommet de son art. Chaque soir il fait vibrer le tout Paris aux Folies Bergères avec sa musique swing alors qu’en Europe, ses frères sont pourchassés et massacrés. Lorsque la propagande allemande veut l’envoyer à Berlin pour une série de concerts, il sent le danger et décide de s’évader en Suisse aidé par une de ses admiratrices, Louise de Klerk...
DJANGO ENCHAÎNÉ
Producteur depuis 20 ans, co-scénariste de Maïwenn sur Mon roi ou Xavier Beauvois sur Des hommes et des dieux, Etienne Comar a les honneurs de l'ouverture de la Berlinale 2017 dans laquelle il figure en compétition. Django revient sur un épisode crucial de la vie du musicien Django Reinhardt, contraint de fuir la répression nazie durant la Seconde Guerre Mondiale. Le long métrage n'a pas besoin d'utiliser des signaux clignotants pour que son sujet d'époque soit un sujet d'actualité : on y parle de minorité persécutée (ici les tsiganes), fascistes décidant de ce qui est pur ou impur en art, corps de malheureux retrouvés "tous les jours sur les galets" alors qu'ils tentent de rejoindre un pays qui les accueillerait. Le sujet de Django est puissant, mais le traitement est malheureusement figé par l'académisme.
Lors des premiers instants de Django, la musique retentit tandis que les premiers plans sur inondées de flammes. Cet éclat, on ne le retrouvera pas vraiment dans le reste du long métrage - qui n'a guère d'idées visuelles à proposer pour filmer la musique. Le quotidien est rythmé par les alertes aux bombardement ou les rafles qui s'accumulent. Mais on ne ressent jamais d'urgence, de nerf ou de tension dans Django. Le film, sobre, a le bon goût de ne pas ripoliner sa reconstitution historique à la façon du Pétain Fantasy d'un certain cinéma français. Mais le récit ronronne et manque de relief, a fortiori lorsqu'on parle d'un héros qui "fait danser les foules et charme les serpents". Celui-ci est incarné avec charisme par le toujours parfait Reda Kateb, qui fait ce qu'il peut pour donner davantage de vie à son personnage.