Devil Inside

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Devil Inside
Devil Inside (The)
États-Unis, 2011
De William Brent Bell
Scénario : William Brent Bell, Mathew Peterman
Sortie : 22/02/2012
Note FilmDeCulte : ------
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Un soir de 1989, la police reçoit un appel d'une certaine Maria Rossi qui reconnaît avoir sauvagement assassiné trois personnes. Vingt ans plus tard, sa fille, Isabella cherche à comprendre ce qui s'est vraiment passé cette nuit-là. Elle se rend en Italie, à l'hôpital Centrino pour psychopathes où Maria est enfermée, pour savoir si sa mère est déséquilibrée ou possédée par le diable. Pour soigner la démente, Isabella fait appel à deux jeunes exorcistes qui utilisent des méthodes peu orthodoxes, mêlant la science et la religion. Ils devront alors affronter le Mal absolu qui a pris possession de Maria : quatre démons d'une puissance redoutable…

DIARRHÉE INSIDE

A l'origine de Devil Inside, il y a un malentendu: celui d'une petite production au budget d'un million de dollars qui aurait tout aussi bien pu sortir dans un fond de rayon dvd. Mais ladite pelloche a ramassé plus de 30 millions de dollars lors de son premier weekend aux États-Unis, et se retrouve donc à sortir en salles un peu partout. Devil Inside arrivait également avec une drôle de réputation: critiques américaines parmi les plus calamiteuses de la décennie, chute de fréquentation de 76% dès sa 2e semaine dans les salles, public qui régulièrement, lit-on sur des forums us, hue le film. Effet de groupe ? Tout le monde se trompe ? Devil Inside ne serait pas le premier film d'horreur victime de son succès, catalyseur de cynisme, cette expérience de groupe où l'on se prouve quelque chose en riant au film censé faire peur. Mais rien de tout ça. Devil Inside est un gros tas de merde.

L'utilisation du found footage arrange ici tout le monde. Pas besoin de se poser de questions au sujet de la mise en scène: c'est moche, ça n'a aucun sens, ça ne filme rien, mais c'est fait exprès. Pas besoin de savoir écrire non plus: les personnages viennent se confier à la caméra de temps en temps (séquences insérées n'importe comment lors de la dernière partie du film) et ça sera suffisant, peu importe si chacun aurait pu être remplacé par des chaussettes qui parlent. Il faut pourtant se poser des questions lorsque le climax de terreur d'un film de peur comme Devil Inside est une scène où un chien aboie par surprise. Il n'y aura pas un moment de tension durant tout le long métrage. Juste une accumulation de détails débilissimes (des vidéos surveillances échappées d'un Scary Movie 12, des mamans italiennes qui parlent évidemment anglais, de l'enlèvement à l'hôpital aussi complexe à accomplir que priver un bébé de son hochet) et au milieu, un moteur narratif désolant: le Mal ici se transmet comme des morpions. Devil Inside raconte une partie de chat. Et n'a même pas assez d'ambition pour être un nanar, à part lors d'une scène où l'héroïne vient de voir sa mère, possédée par 36 démons, envoyer valdinguer un prêtre contre le mur, pour se mettre ensuite à chanter L'Araignée Gipsy. L'héroïne, une totale abrutie jouée par une actrice pourrie, devient toute chose, et chante L'Araignée Gipsy monte à la gouttière avec elle, en tendant sa main.

A l'arrivée, Devil Inside est scandaleux pour deux raisons. D'abord parce que le film est une pourriture d'un cynisme désarmant. Pas un film qui tente des choses et sombre. Pas un film moqué parce qu'il tentera des choses grotesques, ou un film jouant sur l'attente, où il ne se passe rien, et qu'on taxera rapidement de "vide". Mais un film qui prend des pistes, les empile, les jette aux chiottes, et paf le chien durant sa dernière scène. Devil Inside ne devient pas pour autant un film parce qu'au bout, il y a un écran noir avec les noms de ses "réalisateurs". Il reste une arnaque, une des plus grosses qu'on ait vues ces dernières années. L'autre scandale, c'est de voir à longueur d'année des films fantastiques brillants, comme en regorgent des manifestations comme L’Étrange Festival, Sitges ou Gérardmer, rester inédits, quand ce dégueulis est distribué, là encore dans un cynisme total, alors même que le film va être détesté par ce public sur lequel on déverse un sac poubelle. Lors de son avant première en France, Devil Inside a aussi été hué.

par Nicolas Bardot

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