Deuxième Souffle (Le)
France, 2007
De Alain Corneau
Scénario : Alain Corneau, José Giovanni
Avec : Daniel Auteuil, Monica Bellucci, Michel Blanc, Jacques Bonnaffe, Jean-Paul Bonnaire, Eric Cantona, Jacques Dutronc, Daniel Duval, Nicolas Duvauchelle, Gérald Laroche, Gilbert Melki, Philippe Nahon, Francis Renaud
Photo : Yves Angelo
Musique : Bruno Coulais
Durée : 2h36
Sortie : 24/10/2007
1958. Gu, célèbre et dangereux gangster condamné à vie, s'évade de prison. Traqué par la police, il veut s'enfuir à l'étranger avec la femme qu'il aime. Ayant besoin d'argent, il accepte de participer à un dernier hold-up.
LA NUIT AU MUSEE
Pour son premier polar depuis l’excellent Cousin en 1997, Alain Corneau n’a pas fait les choses à moitié. Un remake de Melville (ou plutôt une nouvelle adaptation de l’ouvrage de José Giovanni), un casting all-star, et surtout le luxe du film d’époque. Paris, années 60: Daniel Auteuil campe Gu, un gangster fraîchement évadé. Une nouvelle vie lui tend les bras: il veut se mettre au vert en Italie avec Manouche (Monica Bellucci) mais son passé va, inévitablement, le rattraper. L’histoire de cet anti-héros suinte l’ambition: le récit est ample, généreux, multipliant les seconds rôles et offrant à une belle foule de gueules l’occasion de faire leur numéro. Si Bellucci est parfois douloureuse dans un rôle trop corseté et perclus de références, et si Nicolas Duvauchelle peine à gérer le mix entre les rôles très contemporains auxquels il est habitué et le personnage de petite frappe sixties que lui confie Corneau, les vétérans, eux, sont au poil. Tout paraît légèrement forcé dans leur jeu et dans les mots que Giovanni et Corneau leur mettent dans la bouche, mais de ce décalage naît le charme gourmand et presque archéologique du film. Les véritables ratages sont à trouver du côté de son esthétique casse-gueule. Yves Angelo crée une lumière audacieuse qui s’éloigne des références habituelles du film noir pour proposer une palette saturée d’un beau sépia dans les extérieurs, d’un vert cramoisi dans les appartements. Autre point de contention, les gunfights, traversés de ralentis et extrêmement gores, où Corneau ne s’en réfère plus à Melville, mais carrément à John Woo, l’autre disciple du maître.