Détour Mortel
Wrong Turn
États-Unis, 2002
Scénario : Bill Collage, Adam Cooper, Alan McElroy
Avec : Emmanuelle Chriqui, Eliza Dushku, Desmond Harrington
Durée : 1h30
Sortie : 30/07/2003
Chris, pressé par un rendez-vous, bloqué dans un embouteillage, s’en va prendre un raccourci. Il tombe sur quelques vacanciers égarés, attirés eux-aussi par un détour qui pourrait se révéler mortel.
BON VOYAGE
Touriste anonyme de la cargaison estivale, Détour mortel mérite bien un léger clignement d’œil. Rob Schmidt, faiseur appliqué, n’y apporte strictement rien de neuf mais dispose du doigté requis pour ficeler correctement sa série B: sa mise en scène aux angles droits sert ainsi dignement un scénario classique dans un sens positif. Délivrance, Massacre à la tronçonneuse ou Evil Dead sont certes passés par là et ont récolté leur lot de lauriers. On peut chercher à les dégommer telles de vieilles quilles perdues dans les toiles d’araignées, on peut aussi (c’est la méthode de la maison) avoir une certaine admiration fortement teintée de modestie qui pousse au plongeon dans la bonne vieille source. Bain de jouvence délectable: sans jamais être révolutionnaire de près ou de loin, Détour mortel palpite en permanence, se montre nerveux de bout en bout et disposerait presque d’une certaine classe dans ses meilleurs moments. Pierres angulaires de ce manège, le charisme de ses monstres cannibales et la justesse de ses gibiers humains. Les premiers, dessinés de quelques bons coups de pinceau, ont leur univers propre, tandis que les seconds sont plus préoccupés par leur survie que par un flirt parenthèse derrière la cascade, rendant la course encore plus viscérale. Dans une Amérique où l’horreur devient rurale, refusant le panthéisme d’une nature bienveillante où ses propres habitants se mangent entre eux pour y survivre, Détour mortel pioche dans les références, les thèmes classiques et chers au genre pour en tirer le meilleur. Pot pourri manquant d’un peu de surprise, il s’agit néanmoins d’un morceau à l’efficacité redoutable, un peu comme ce conte raconté mille fois mais qui, bien agencé, captive avec la même ardeur.