Détective Dee
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Di Renjie
Chine, République populaire de, 2010
De Tsui Hark
Scénario : Jialu Zhang
Avec : Andy Lau
Musique : Peter Kam
Durée : 2h03
Sortie : 20/04/2011
En 690, une série de morts mystérieuses frappe les membres loyaux et menace l'intronisation de l'impératrice Wu. Cette dernière demande au détective Dee, de retour en Chine après huit ans d'exil, de faire toute la lumière sur cette affaire.
CHASSE AUX FANTÔMES
Spielberg hongkongais des années 90-2000, Tsui Hark était revenu dans le rang avec des productions parfois indignes de son grand talent, noyées par des effets numériques malheureux et des scénarii ineptes. Sa filmographie récente recèle néanmoins d’un joyau, Seven Swords, grand film malade et politique, dont le discours de la résistance face à un pouvoir central devenu fou de pouvoir était bien sûr une métaphore de la Chine d’aujourd’hui. Avec Détective Dee, Tsui Hark persiste et signe. Il est non seulement évident que le héros est un double du cinéaste et de tous les artistes chinois du continent qui luttent contre les injonctions de Pékin, mais si le film se termine par une réconciliation de circonstance devant un péril plus grand – l’anarchie –, le détective n’est jamais dupe, lucide sur la faim jamais rassasiée des maîtres du monde. Voilà pour le background politique. Il y a néanmoins de grandes chances que le public s’arrête au film en lui-même, enquête policière teintée de fantastique, bande-dessinée géante dans laquelle Tsui Hark s’amuse comme un petit fou. Comme souvent chez le cinéaste on peut regretter le manque de perfectionnisme dans les effets spéciaux et la gestion parfois hasardeuse de la narration, mais il est difficile de résister au simple plaisir de se laisser porter par les péripéties de l’intrigue et les nombreux combats, chorégraphiés par un spécialiste du genre, Sammo Hung. La grande force de Détective Dee est de ne jamais laisser retomber le soufflé de l’aventure, d’oser les ruptures de ton et de genre, d’imaginer une intrigue aussi foisonnante que le monde décrit. Et si la résolution peut décevoir, la cité et son marché fantômes forment un monde si riche que l’on aimerait se plonger immédiatement dans une suite ou une série. Tsui Hark n’est pas mort et c’est déjà le principal.
