Le Dernier maître de l'air

Le Dernier maître de l'air
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Dernier maitre de l'air (Le)
Last Airbender (The)
États-Unis, 2009
De M. Night Shyamalan
Scénario : M. Night Shyamalan
Avec : Dev Patel, Noah Ringer
Photo : Andrew Lesnie
Musique : James Newton Howard
Durée : 1h40
Sortie : 28/07/2010
Note FilmDeCulte : ***---
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Air, Eau, Terre, Feu : quatre nations destinées à disparaître, englouties par une guerre sauvage engagée, depuis un siècle déjà, par la Nation du Feu contre les trois autres nations. Mettant au défi son courage et son aptitude au combat, Aang (Noah Ringer) découvre qu’il est le dernier d’une lignée d’Avatars capables de manipuler les quatre éléments. Il s’allie à Katara (Nicola Peltz), un Maître de l’Eau, et à son frère Sokka (Jackson Rathbone), afin de rétablir l’équilibre d’un monde ravagé par la guerre.

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EARTH, WIND AND FIRE

Adapté d'une série animée bien-aimée des kids, Le Dernier maître de l'air tranche assez radicalement avec les thrillers surnaturels de M. Night Shyamalan, dont les contes eux-mêmes (La Jeune fille de l'eau) ne s'adressaient déjà pas vraiment aux enfants. L'inquiétude intimiste contre une épopée fantasy qui convoque l'eau, l'air, la terre et le feu. Le bestiaire du Dernier maître de l'air offre une certaine richesse, épousant une spiritualité que Shyamalan a voulu proche de l'univers de Miyazaki, l'un de ses maîtres, où l'opposition du bien et du mal ne semble pas être un réel enjeu. Le petit héros de Shyamalan, comme ceux de ses précédents longs métrages, est marqué par un destin, a une mission dont il doit trouver l'issue et le sens en lui-même. Mais le réalisateur, qui a pourtant imposé sa patte (et avec quel brio) sur le cinéma fantastique, ne retrouve pas ici la même inspiration. On espérait, à la façon d'un Ang Lee sur Hulk (décrié à sa sortie, mais qui reste pourtant une des propositions de blockbusters les plus ambitieuses de ces dernières années), une appropriation, un détournement de la marque Avatar (titre original de la série, abandonné pour des raisons évidentes lors du passage en salles). Si Le Dernier maître de l'air, effectivement, se distingue, c'est pour de bonnes... et de mauvaises raisons.

D'abord cet espèce de kitsch bizarre de tai-chi mini masters qui traverse tout le film. Et ces tentatives parfois, à contre-courant, mais pas totalement réussies, comme ce combat des éléments, dans un village, où le cinéaste refuse le découpage frénétique et privilégie la fluidité flottante, d'air et d'eau, du plan séquence. Le dénouement, épique, constitue également un des moments forts du film, rappelant en pointillés la majesté dont peut faire preuve le réalisateur (même si la 3D, qui ne consiste ici qu'à dresser un voile gris sur l'image, tend à tout rendre terne). Mais on ne sait guère se situer devant cette œuvre hybride, trop naïve, ampoulée et premier degré pour les adultes (là où Shyamalan a pourtant déjà réussi, sérieux comme un pape, à nous faire prendre des vessies pour des lanternes), et au tempo trop lâche pour le jeune public. M. Night Shyamalan dit avoir fait ce film pour ses filles. C'est fait. On peut être heureux, aussi, de l'entendre vouloir revenir, dès son prochain projet, au genre qui l'a fait roi.

par Nicolas Bardot

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