Departures
Okuribito
Japon, 2009
De Yojiro Takita
Scénario : Kundo Koyama
Avec : Ryoko Hirosue, Masahiro Motoki, Tsutomu Yamazaki
Photo : Takeshi Hamada
Musique : Joe Hisaishi
Durée : 2h11
Sortie : 03/06/2009
Daigo, un violoncelliste, retourne dans son village natal afin de chercher un nouvel emploi après la dissolution de son orchestre. Il est engagé dans une entreprise de pompes funèbres mais n'arrive pas à l'avouer à sa femme car il a honte. Ce travail, que personne ne veut faire et que daigo lui-même n'aurait jamais pensé faire, va transformer aussi bien les morts que leurs proches encore en vie…
A LA VIE A LA MORT
Fin février dernier, dans l’enceinte sparkling à souhait du Kodak Theater, c’était écrit : la course à l’Oscar du meilleur film étranger allait se jouer entre le palmé Entre les murs et son challenger, Valse avec Bachir. Mais, tel le chouchou de Gwen Torrens sur la ligne d’arrivée du 100m des Jeux Olympiques d’Atlanta, Departures est arrivé pour remporter la statuette, au nez et à la barbe de ses concurrents étonnés. Comme tout le monde. «C’est comme si les dieux du cinéma s’étaient arrêtés au-dessus de nous et nous avaient lâché l’Oscar dans les mains», a commenté son réalisateur, Yojiro Takita, pour cette première historique (les trois précédents Oscars du film étranger remportés par le Japon étaient des récompenses honorifiques). Pas un hasard non plus, car Departures, plus consensuel que les oeuvres de Cantet et de Folman, couvert de lauriers par l’académie nippone et triomphe public en son pays, présente quelques jolis atouts. Le film parvient d’abord à déjouer les pièges du mélo en capturant l’étrangeté de ses rituels morbides, où la chronique douce-amère se mêle au décalage comique. Le solide savoir-faire de Takita, bien aidé par le duo d’acteurs composé de Masahiro Motoki (Gemini) et Tsutomu Yamazaki (Kagemusha), est un autre argument dans le baluchon. Departures frôle, certes, la sortie de piste lorsqu’il s’endort dans les charentaises du cinéma de papa ou la guimauve lacrymale (la redoutable séquence dite du violoncelle dans la verte prairie, moment André Rieu devant le Mont Fuji, ne peut être surmontée que par le moins cynique des cyniques), et donne des envies de meurtre lorsqu’apparaît à l’écran Ryoko Hirosue, chanteuse pop découverte dans Wasabi et couineuse niaise tête-à-claques en chef. Mais Departures reste assez attachant, classicisme bon teint, malgré ses deux-trois cheveux trop sages.