Death March

Death March
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Death March
Philippines, 2013
De Adolfo Alix Jr.
Scénario : Adolfo Alix Jr.
Durée : 1h45
Note FilmDeCulte : **----
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Une évocation de la marche forcée subie par 80 000 prisonniers de guerre philippins et américains, menés par l'Armée Japonaise vers le Camp O'Donnell à l'issue de la bataille de Bataan en 1942.

MARCHE DES FIERTÉS

A l’origine de Death March se trouve un épisode méconnu de la Seconde Guerre Mondiale, où les soldats américains et philippins furent faits prisonniers par les Japonais, qui les déportèrent en une marche forcée d’une semaine à travers le pays. Un calvaire dont la durée promettait autant une souffrance physique que mentale. C’est justement à ce dernier point que s’intéresse ici Adolfo Alix Jr. Sa longue marche s’avance aussi bien vers une potentielle libération que vers une inéluctable folie. Ceux qui ne meurent ni de soif ni de fatigue commencent à voir leurs camarades décédés revenir à la vie, et perdent eux-mêmes la raison jusqu’à ne plus savoir s’ils sont vivants ou morts. Le traitement visuel singulier choisi par le réalisateur s’accorde à cette perte de repère. La foule est réduite à quelques comédiens et figurants, et surtout sa jungle est composées de toiles peintes et d’arbres stylisés en carton en guise d’unique décor. D’une grande beauté (le noir et blanc n’y est pas pour rien), cette artificialité assumée est la meilleure idée du film. Ces scènes bricolées, où le toc (les rivières sont des bâches en plastiques) n’empêche pas la violence, apparaissent comme une manière détournée de parler de l’impossibilité de retranscrire réellement ce massacre. « Si je survis, je ne raconterai rien » confie en effet l’un des protagonistes. Cette phrase à double tranchant peut d’ailleurs ironiquement s’appliquer au principal défaut du film : un rythme engourdi par les répétitions, qui anesthésie l’ensemble et le fige dans sa froide beauté. Death March parle certes d’une épreuve de la durée, où l’absence de porte de sortie pousse vers la psychose. Mais il manque justement un grain de folie au film pour sortir de sa pesante monotonie. En l’état, le long métrage pourrait aussi bien durer 5 minutes ou 4 heures qu’il s’en dégagerait la même chose.

par Gregory Coutaut

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