Deadpool

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Deadpool
États-Unis, 2016
De Tim Miller
Scénario : Rhett Reese, Paul Wernick
Avec : Ryan Reynolds
Photo : Ken Seng
Musique : Junkie XL
Durée : 1h48
Sortie : 10/02/2016
Note FilmDeCulte : ***---
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Deadpool, est l'anti-héros le plus atypique de l'univers Marvel. A l'origine, il s'appelle Wade Wilson : un ancien militaire des Forces Spéciales devenu mercenaire. Après avoir subi une expérimentation hors norme qui va accélérer ses pouvoirs de guérison, il va devenir Deadpool. Armé de ses nouvelles capacités et d'un humour noir survolté, Deadpool va traquer l'homme qui a bien failli anéantir sa vie.

MÉTA CAGOULE

Boostée par une démo vieille de 4 ans leakée sur le net il y a 2 ans, le reboot étant permis par les événements d'X-Men : Days of Future Past (2014), cette nouvelle adaptation de Deadpool vient corriger les torts d'X-Men Origins : Wolverine (2009), où Wade Wilson était un sidekick comique d'abord défait de son costume puis de tout ce qui faisait l'intérêt de son personnage. En effet, dans les comics, Deadpool est conscient d'être un super-héros et ne cesse de commenter ses aventures avec un recul sur le genre et un second degré plutôt frais. Autant dire qu'une adaptation fidèle tombait à point nommé à l'heure où certains parlent d'overdose de films de super-héros. Malheureusement, Deadpool est à peu près aussi méta que La Folle journée de Ferris Bueller. Tu peux briser le quatrième mur tant que tu veux, en t'adressant au public ou en citant des acteurs de ta propre franchise ou de franchises dans lesquelles l'acteur qui te joue a joué, si c'est pour perdre du temps à raconter en flashbacks une origin story longue et banale, du genre de celles qu'un tel personnage devrait épingler, tu redeviens un film de super-héros lambda. Alors oui, il y a du sang (mais on ne saurait parler de "violence" tant tout est déréalisé) et des "fuck", et quand ce n'est pas trop puéril, c'est même amusant. Mais le film n'est pas tellement plus irrévérencieux que The Mask. Personne n'attendait une œuvre subversive mais quand on voit comment des cinéastes comme Lord & Miller ou Edgar Wright déconstruisent les genres avec amour et surtout avec inventivité, on est en droit d'attendre plus.

Deadpool n'est pas énervant pour autant. Et il n'est surtout pas ennuyant. Parce que Ryan Reynolds - qui se bat depuis plus de 10 ans pour monter ce qu'il savait être LE film (qui plus est de super-héros) taillé pour lui - assure le show. L'exercice est si généreux en vannes que certaines font forcément mouche. Mais l'ensemble manque d'idées. Même dans l'action, qui est plutôt mineure en fin de compte. Avec 50 millions de budget, Deadpool n'est pas un blockbuster mais une série B comique avec deux set-pieces à proprement parler. L'ouverture, version longue et chiadée de la démo leakée et donc supérieure à cet aperçu faiblard, et le climax, qui n'est qu'un double-combat de Deadpool vs. Ajax - le fade Ed Skrein miscast en méchant inintéressant du film - et Colossus vs. Angel Dust. Parlons-en de Colossus. Faisant un peu inutilement - et plus grossièrement que Nick Fury dans Iron Man 2 - le lien entre ce film et l'univers partagé X-Men en devenir, le personnage est doublement réduit à un cartoon, dans la forme (il est tout en CGI) et dans le fond (la caractérisation est digne de Double détente). Cela dit, son fight bourrin est plutôt bonnard. Et cristallise bien tout le film. Assurant le strict minimum, Deadpool est distrayant mais n'exploite pas son potentiel de manière suffisamment créative. Pas mauvais, juste moyen.

par Robert Hospyan

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