Dead Silence

Dead Silence
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Dead Silence
États-Unis, 2006
De James Wan
Scénario : James Wan, Leigh Whannell
Avec : Bob Gunton, Ryan Kwanten, Laura Regan, Amber Valletta, Donnie Wahlberg
Photo : John R. Leonetti
Musique : Charlie Clouser
Durée : 1h30
Sortie : 21/11/2007
Note FilmDeCulte : ***---
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Un homme revient dans sa ville natale pour enquêter sur la mort mystérieuse de sa femme. Au fur et à mesure de ses recherches, il apprend que ce meurtre pourrait avoir été commis par le fantôme d'une ventriloque continuant à vivre à travers ses marionnettes.

MASTER OF PUPPETS

Si l'on devait résumer ce Dead Silence, on pourrait définir le film comme étant un mélange savant entre un bon vieil épisode des X-Files et un roman horrifique de Stephen King, le tout baignant dans une atmosphère désuète inspirée des 50's et de certains films de la Hammer. Car plutôt que de tomber dans une certaine facilité et de livrer un nouveau film gore et violent que tout le monde attendait de la part du duo gagnant de Saw, le scénariste Whannell et surtout le réalisateur Wan préfèrent prendre le public à contre-pied et offrir un film d'ambiance, quitte à rendre le spectacle moins "tapageur" que leur première œuvre. C'est d'ailleurs ce côté plus minimaliste et moins ambitieux qui frappe l'œil du spectateur. Pas que le film veuille faire profil bas et presque s'excuser d'exister (comme semblent pourtant le croire les distributeurs français), mais Wan préfère composer son théâtre macabre comme à l'époque du suggéré plutôt que du montré (on n'est pas très loin de La Maison du diable de Robert Wise ou du cinéma de Mario Bava avec une facture contemporaine). Le tout est construit autour d'un scénario un peu trop balisé, le gros point faible du film, qui délaisse bizarrement le thème de la ventriloquie en milieu de parcours. On est alors en droit de se demander si le réalisateur n'a pas voulu éviter de trop s'encanailler histoire qu'on le lâche une fois pour toute avec l'univers de Saw, même si un joli twist final, certes pas aussi fort que son prédécesseur, marque définitivement un savoir-faire certain en la matière.

LES FICELLES DU METIER

Et du savoir faire, James Wan n'en manque pas. Entouré notamment du fidèle Charlie Clouser pour la musique et du chef opérateur John R. Leonetti (The Woods, Lucky McKee, 2006), qui livre ici une superbe photo dans un scope savamment utilisé, Wan construit son film autour de bâtisses isolées et autres demeures effrayantes perdues au milieu d'une ville de nulle part, jouant sur les croyances enfantines qui se transforment, avec le temps, en légendes urbaines puis en secrets horrifiques que l'on conserve jusque dans la tombe sous peine de sévices corporels et/ou tortures mentales entraînant la mort. Et comme cette fois-ci, il n'a pas besoin d'artifices cache-misère pour accentuer le style du métrage, Wan s'en donne à cœur joie. Le film s'appuie sur la figure iconique de la poupée, véritable vedette au look rétro et exacte antithèse d'un Chucky, en appuyant bien sûr le côté effrayant que peuvent avoir les visages impassibles de ces marionnettes vides mais furieusement angoissantes lorsqu'on les dote de la parole et de mouvements labiaux (un thème qu'il avait déjà légèrement esquissé dans son premier film avec la célèbre figurine sur tricycle). Il développe ainsi une certaine mythologie autour de ces figures de bois, instruments d'une double personnalité pour leur manipulateur. Il est juste triste de voir le film frappé par la foudre en plein vol à cause d'un script trop simpliste et pas assez fouillé. Mais comme la patte d'un très prometteur réalisateur est bien palpable, il serait bien malheureux de passer à côté de ce Dead Silence qui possède d'indéniables qualités graphiques.

par Christophe Chenallet

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