Dead Man Down
États-Unis, 2012
De Niels Arden Oplev
Scénario : J.H. Wyman
Avec : Colin Farrell, Isabelle Huppert, Noomi Rapace
Photo : Paul Cameron
Musique : Jacob Groth
Durée : 1h58
Sortie : 03/04/2013
Victor est le bras droit d’Alphonse, un caïd new-yorkais. Quelqu’un s’en prend à leur gang, dont les hommes sont abattus les uns après les autres, et l’assassin multiplie les messages de menace. Espérant s’attirer les faveurs d’Alphonse, Darcy, un ami de Victor, se lance sur les traces du tueur. Lorsque Victor fait la connaissance de Béatrice, une Française qui vit avec sa mère, Valentine, il est tout de suite attiré. Il va vite découvrir qu’elle n’est pas ce qu’elle prétend. Béatrice est une victime qui cherche à se venger – et pour cela, elle a besoin de l’aide de Victor. Mais Béatrice va elle aussi se rendre compte que Victor n’est pas exactement ce qu’il avait dit. Lui aussi a un compte à régler… Ces deux êtres assoiffés de vengeance vont mettre au point un plan qui n’épargnera personne…
LA VENGEANCE EST UN PLAT RÉCHAUFFÉ
Il y aurait une thèse à écrire sur les premiers films américains réalisés par des metteurs en scène européens ou asiatiques expatriés, notamment au sujet des scénarios qu'il choisissent et ce qui a bien pu les attirer dedans. Si Dead Man Down n'est jamais le genre de produit formaté et complètement anonyme comme pouvait l'être par exemple un Gothika (Mathieu Kassovitz, 2004), le film reste plutôt banal en dépit de quelques idées intéressantes. Succès de la version suédoise de Millénium oblige, le réalisateur Niels Arden Oplev s'expatrie avec son actrice pour mettre en scène un script "original" écrit par J. H. Wyman, scénariste du Mexicain et showrunner de Fringe, deux œuvres suffisamment différentes pour intriguer mais ce serait oublier que Wyman a aussi écrit plusieurs films aux allures de DTV. Par moments, Oplev parvient à conférer une aura autre à cette histoire de vengeance somme toute très classique, lorsqu'il s'attarde sur la relation entre ses deux protagonistes (étant donné que c'est la seule valeur ajoutée de cette histoire), ce pitch hitchcockien de pacte revanchard qui mute en une romance entre deux personnes brisées par la vie.
Malheureusement, l'intrigue pure prend trop souvent le dessus et se perd dans une succession de rebondissements prévisibles qui ont tôt fait de banaliser l'ensemble. C'est toujours un plaisir de voir Colin Farrell, même si la partie prestigieuse de sa carrière semble définitivement derrière lui. Noomi Rapace a un meilleur rôle ici que dans ses autres excursions outre-Atlantique. Par contre, on ne comprend pas l'utilité du personnage de la mère dans le récit, d'autant plus qu'il est improbablement interprété par Isabelle Huppert. Un bon duo d'acteurs pour deux personnages intéressants mais au-delà, Dead Man Down est un film sans grand intérêt.