Berlinale: Dari Marusan
Japon, 2015
De Izumi Takahashi
Scénario : Izumi Takahashi
Durée : 1h43
Dari est sourde. Elle travaille comme détective animalière et part à la recherche d'animaux domestiques perdus. Sa rencontre avec le tourmenté Yoshikawa va réveiller en eux des blessures cachées...
POUPÉE DE SON
Quatrième long métrage du Japonais Izumi Takahashi, encore méconnu chez nous, Dari Marusan a une héroïne fort singulière: une jeune sourde qui doit son surnom à une poupée et qui, telle Ace Ventura, est détective animalière. Dari Marusan n'est pourtant pas une fantaisie et encore moins une comédie potache. Le film traite de la douleur que des personnages s'infligent ou infligent à d'autres comme seul moyen de communication. Dari Marusan est assez ambitieux dans ses ruptures de tons et de styles, et n'hésite pas, dès le départ, à jouer sur la perte des répères. Il y a un grand écart à accomplir entre la douceur apparente du sujet (Dari retrouvant un chat dodu perdu par ses maitres) et la violence sociale extraordinaire et sous-jacente: on peut bien accepter ici de se faire péter un bras pour conserver son emploi.
Mais Dari Marusan est trop lourd. Chaque personnage porte son drame personnel, parfois comme un panneau clignotant (épouvantable acteur masculin qui joue la colère et la folie avec la finesse d'un tank). Plus le film avance et plus l'on perd de vue l'héroïne, point fort de Dari, pour accumuler tartines de pathos avec un dolorisme complaisant. La fin sans grand sens vient confirmer le goût du réalisateur pour le masochisme un peu vain et les promesses du début se sont envolées.