Dante 01
France, 2008
De Marc Caro
Scénario : Pierre Bordage, Marc Caro
Avec : Gérald Laroche, François Levantal, Simona Maicanescu, Linh-Dan Pham, Dominique Pinon, Lambert Wilson
Photo : Jean Poisson
Musique : Raphaël Elig, Eric Wenger
Durée : 1h28
Sortie : 02/01/2008
Dante 01, prison spatiale, dérive dans l'atmosphère suffocante de Dante, planète hostile, son seul horizon. À l'intérieur, six dangereux criminels servent de cobayes à d'obscures expériences. L'arrivée de St Georges, mystérieux détenu, possédé par une force secrète, va remuer tout ce petit monde.
DANTE RÊVES, MARC…
Si 2001, l’odyssée de l’espace et THX 1138, références citées par le réalisateur, ont influencé en bien de nombreux films de science-fiction, on leur doit également quelques dommages collatéraux comme ce Dante 01 qui, certes, rappelle ses modèles, mais n'en extrait rien d'autre que ce que pourrait en faire un jeune amateur. Avec son budget minuscule, Caro étire sa non-intrigue sur 1h30 d'ennui où il ne semble faire que répéter ad vitam aeternam les mêmes scènes de scientifiques aux dialogues ridicules, de détenus qui errent dans les couloirs, filmés par des caméras de surveillance, et de Lambert Wilson hébété qui bouffe des mollusques virtuels. On pouvait attendre au moins quelque chose d'intéressant mais au final, on peine à voir quel est l'intérêt de l'œuvre. Le cinéaste ne propose pour ainsi dire rien. Quelques rares idées de mise en scène surnagent dans un amas d'effets de style redondants et agaçants au même titre qu'une utilisation du son qui se voudrait immersive mais devient juste insupportable et ce dès le départ. Les décors et les effets spéciaux, probablement faits avec trois francs six sous, auraient pu faire illusion s'ils avaient été correctement filmés, mais non. Le cinéaste évoque deux films maîtrisés de bout en bout mais accouche quant à lui d'un produit cheap au montage désastreux. Il en va de même pour le scénario, vide malgré les airs qu'il croit se donner, avec ses personnages baptisés Saint George, Perséphone, Attila, Lazare, Moloch, César, Raspoutine ou encore Bouddha. Le premier degré ne serait pas gênant si les performances d'acteurs ne tenaient pas de ce jeu français archétypal qui sonne toujours faux et qui rend certaines scènes ridicules, si ce n'est carrément nanardesques. Il faudra comprendre aussi un jour que si l'on veut être crédible lors de dialogues ou monologues grandiloquents sur l'humanité ou les dragons, il ne faut pas faire appel à une actrice avec un accent pas possible. Entre Marthe Keller et Monica Bellucci, on pouvait croire que la leçon avait été retenue, mais non. Accumulant les mauvais choix, s'enfonçant dans une masse de scènes dénuées de sens, Dante 01 se croit original là où il est juste raté, comme en témoigne l'inévitable trip spatial final qui croit tromper son monde avec son idée de mise en scène reproduite ad nauseam en guise de cache-misère assez navrant.