La Danseuse

La Danseuse
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Danseuse (La)
France, 2016
De Stéphanie Di Giusto
Scénario : Stéphanie Di Giusto
Avec : Stéphanie Sokolinski
Sortie : 28/09/2016
Note FilmDeCulte : **----
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Rien ne destine Loïe Fuller, originaire du grand ouest américain, à devenir une icône de la Belle Epoque et encore moins à danser à l’Opéra de Paris. Même si elle doit se briser le dos et se brûler les yeux avec ses éclairages, elle ne cessera de perfectionner sa danse. Mais sa rencontre avec Isadora Duncan, jeune prodige avide de gloire, va précipiter sa chute.

SUR LES AILES DE LA DANSE

C'est un des pièges récurrents du biopic en général: choisir une personnalité hors du commun, nous assurer que son histoire est extraordinaire... et traiter cela de manière parfaitement académique. L'exercice est encore plus frustrant lorsqu'il s'agit comme ici d'un premier long métrage, réalisé par la Française Stéphanie Di Giusto. La Danseuse relate le destin incroyable de Loïe Fuller, du grand ouest américain à la scène de l'Opéra de Paris. Elle deviendra une danseuse révolutionnaire, c'est en tout cas ce que le film nous dit. Pour être honnête, il nous le montre également, lors de scènes de danse de voiles visuellement très séduisantes. Mais, malgré le charisme de Soko, très investie dans le rôle, le film manque en permanence de chair et d'incarnation.

L'image est belle (sans retirer le mérite de la jeune réalisatrice, un film photographié par Benoît Debie a t-il déjà été laid ou plat ?) mais le destin vibrant sonne creux comme une machine à Oscars bien lustrée. La faiblesse des seconds rôles illustre ce manque : Isadora Duncan traitée comme une peste de Princesse Sarah, Gaspard Ulliel qui campe un comte assez ridicule et qui chevrote chacune de ses répliques de la même manière ou encore Mélanie Thierry, dont le personnage a pour caractéristiques principales d'entrer dans le champ, de froncer les sourcils et de sortir - on a plus tard appris que le film, de manière assez consternante, avait largement évacué toute référence au lesbianisme de l'héroïne. Au centre, Loïe Fuller semble bien perdue. Son mystère n'est jamais saisi. Les événements se succèdent comme sur une page Wikipédia, jusqu'à ce qu'une citation de Mallarmé nous rappelle à l'écran ce que le film n'a jamais vraiment su nous faire ressentir.

par Nicolas Bardot

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